mardi 15 février 2011

De l'envie de passer à l'écrit... ou pourquoi ce blog?

Premier principe : je n'aime pas l'écrit et me considère comme très piètre écrivain (je ne dis pas ça pour qu’on me dise le contraire, c’est un sentiment que je relativise mais qui reste donc… les choses évolueront ou pas, l’essentiel est que malgré tout, j’écris !!) donc je ne relirai pas mes post avant de les avoir posté. Cela peut paraître idiot voir non respectueux du lecteur pour certains mais c'est la condition sine qua non pour que je me lance !!
vellié dailleurs mexcusé davansse pour les tré nombreuses photes de franssais… (Vous voilà bien plus que prévenu, la suite, de ce point de vue, risque de mieux passer…).   
  

Pourquoi ?

Démarrer un blog n'est pas à mon sens une chose aisée. Que mettre en premier? Par quoi commencer? Quel thème? Quelle idée? ... Et puis si l'envie de commencer à écrire sur les évolutions de ma façon de penser s'est faite sentir, c'est bien qu'il y avait un trop plein, beaucoup de choses à raconter, d'idées à développer,... 
La raison principale qui me pousse à me lancer dans cette "aventure", c'est la difficulté à pouvoir exprimer sa pensée lors des multiples débats que j'ai pu avoir, tant à l'oral qu'à l'écrit (sur facebook notamment... où chaque phrase est souvent une provocation non justifiée ni étayée, et chaque personne qui se permet de répondre par plus de 3 lignes de textes est souvent zappé et non lu...). Cette difficulté m'avait notamment été mis en lumière il y a environ 2 ans par un ami (Merci Remi) avec qui nous avions eu de longues discussions lors d'une cohabitation de quelques mois. Prendre le temps que nous avions pris pour discuter nous avait permis de nous connaitre mieux, d'aller au bout (du moins assez loin) de notre pensée et de partager au vrai sens du terme. C'est rarement le cas dans un "débat", qui est souvent limité dans le temps et concerne plus que 2 personnes (l'auditoire complique l'exercice et on a souvent plus de personnes à essayer de "convaincre", de questionner, de toucher, de sensibiliser...).


Le débat « oral » en question

Les débats, surtout à l'heure actuelle de la rapidité, de l'"efficacité" (relative car on recherche une efficacité "immédiate" ce qui n'est pas preuve d'une réelle efficacité à long terme, bien au contraire...), de la forme (les showmans et les habitués des "petites phrases" sont favorisés), .... sont souvent très très très superficiels. Le "modèle" que représente la télévision pollue nos propres débats tout comme la vie que nous menons dans cette société de stress, de tensions, de speed,... Je pense que le débat oral est toujours complexe et réducteur des pensées de chacun, que l'écrit permet d'aller plus au fond dans une pensée. En effet, le lecteur peut, sans risque de ne plus savoir que répondre, rentrer dans la pensée de l'auteur, chercher à la comprendre, peut être même à la faire sienne puis à la fin de la lecture, faire le bilan, comparer avec sa pensée, voir les points de convergences, de divergences, les choses qui font avancer, celles qu'il faut combattre, celles qui changent sa vision des choses, etc.... Le débat oral demandant une réponse rapide ne permet que de mettre en avant ses arguments pour aller dans un sens et il est quasiment impossible de changer d'opinion lors du débat (on peut évoluer légèrement mais me concernant, même dans ce que je considère mes meilleurs débats vécus, j'ai au mieux été face à une grande interrogation qui m'a fait me taire sur un sujet et ne pas répondre mais très rarement changé d'opinion au cours du débat pour la raison qu'une idée nouvelle, différente, renversante... ne peut être digérée d'un coup ni même "gobée" -elle ne doit surtout pas l'être à mon sens-; mais il faut la peser, la réfléchir, la remettre en contexte, l'argumenter,...). Ce n'est, en ce qui me concerne, qu'après un débat, que je peux relativiser, changer d'avis sur des points, me laisser "percer" par cette discussion que nous avons eu.


La face cachée de l’iceberg

Malgré cela je pense que le débat oral est important et, si réalisé dans de bonnes conditions et dans le respect de l'autre (ce qui ne signifie pas une mièvrerie affichée, semblant respecter l'autre mais le dénigrant en fait car n'acceptant pas justement le principe même du débat; comme beaucoup d'hommes politiques aujourd'hui) qu’il permet une confrontation directe à d’autres pensées, une remise en question,… C’est la face visible de l’iceberg, la cachée étant la lecture, l’écoute de penseurs par exemple en conférence, les documentaires,… et la réflexion personnelle que tout ceci entraine. Le problème est que quand la face visible est la seule présente, le débat est fort peu intéressant et si les autres personnes ont plus de « nourriture », on peut encore plus facilement se braquer, faire plus de rhétorique que de traiter le fond,… En ce qui me concerne, je suis beaucoup plus doué pour l’oral et dans mon plus jeune âge je m’attachais à prendre sans cesse le contre pieds de la pensée des autres pour justement créer du « débat ». Cette attitude n’était bien sur pas toujours constructive (quoi que…) mais m’a appris à gérer cet exercice et m’en a largement montré les limites (quand vous finissez par avoir raison sur quelque chose auquel vous ne croyez absolument pas, vous comprenez que l’importance de la rhétorique, du bon mot, de la capacité à convaincre,… sont primordiaux et très "puissants" dans un débat. Et, comme je reprend très souvent les débats dans ma tête ensuite pour y re-réfléchir, je me suis vite aperçu qu’il me fallait me nourrir, trouver mes vrais opinions, celles que j’assume, que je défends, et pour cela avoir un iceberg de bonne acabit !!).De même, bien souvent, quand à court arguments, on ne sait plus trop comment avancer et on se refuse à capituler, l'argument le plus efficace -qui n'en est pas un- est le "Toi de tout façon tu as toujours raison... oui c'est ça, tu as raison, aller, si ça peut te faire plaisir,...". J'ai souvent détesté qu'on me le fasse mais, pour l'avoir expérimenté, il peut donner une certaine satisfaction et moins de frustration à son manque de rhétorique et d'idées pour faire évoluer l'autre (au moins pour un temps). Cette façon de faire ne me semble ni correcte ni respectueuse, à moins vraiment que l'autre mette beaucoup de mauvaise foi, ne donne aucun argument mais ressasse les mêmes sans évoluer, refuse d'écouter ce que l'autre à à dire,...


Comparaison au sport

Pour prendre une comparaison sportive, le débat est comme un match, un combat ; c’est le moment où l’on se sert de tout ce qu’on a appris et où les meilleurs sont ceux qui ne sont pas toujours entrain de réfléchir à comment ils doivent faire mais qui le font. Un tennisman sait qu’il doit regarder la balle, se placer d’une certaine façon suivant la balle envoyée par  l’autre, tenir de la bonne façon sa raquette, respirer au bon moment,…. mais ne doit pas y penser lors de la rencontre !! De plus, il doit avoir fait un entrainement régulier, être correctement musclé, et musclé aussi et surtout en fonction de son jeu,… Il ne fera le bilan de son match qu’une fois celui-ci terminé, une fois qu’il aura tout donné, tout tenté, … Ma vision du débat est certainement radicale (et des gens ne la supportent pas) mais plaçant directement comme postulat de départ que  le débat d’idée ne doit pas changer mon affection pour la personne en face de moi (comme en général le sportif n’a pas à détester ou dénigrer celui en face pour le battre même parfois il l'apprécie ou c'est un ami), je peux me permettre d’aller à fond dans ce jeu et d’en faire le bilan une fois fini, une fois que chacun a donné ses arguments,… Et comme en sport, plus l’adversaire a d’idée, plus le match est intéressant, plus il y a de rebondissements, plus chacun est obligé de sortir de ses schémas, … (d'ailleurs c'est , par exemple au tennis, respecter l'autre que de donner son maximum, de tout tenter sérieusement, d'avoir confiance que même au meilleur de se forme, l'autre peut faire mieux, peut nous battre,... et ceci même -et surtout- si c'est un ami!!).
Il est toujours difficile de rencontrer quelqu’un dont l’iceberg visible est le seul présent et qui n’a quasiment aucune pensée plus large et englobante sur un sujet !! Tel moi devant Federer, le pauvre se retrouverait à avoir quasiment que des balles pourries qui lui arrivent, qu'il devra soit jouer correctement et me ridiculiser (ce qui peut être vu comme de la suffisance, du dénigrement...), soit tenter de renvoyer la balle simplement, pour "faire jouer", et s’ennuyer … mais il est vrai aussi, essayer de faire progresser l’autre, à condition que celui ci le veuille bien, qu’il sache qu’il ne fait plus « jeu égal » avec l’autre et qu'il ne se mette pas à frapper comme un bœuf dans chaque balle facile envoyée en se disant « yes !! j’y arrive, je peux le battre ». J’ai parfois exactement ce sentiment lors de certains débats où des gens prenants un argument mitraillé par quelques médias et/ou homme politique, sans même y avoir réfléchi, avoir mesuré le pour et le contre,…pensent vous « renvoyer dans vos filets » et là, l’impatience étant une de mes grandes caractéristiques, j’oscille entre me taire ou rentrer dans ce « match » souvent un peu agressivement  (mais un "jeu agressif" n'est pas forcément négatif en sport!!), match que je sais d’avance fort inintéressant... (et non, pour ma plus grande tristesse, Federer ne rêve pas de faire un match contre moi… et je le comprend !! lol).
La comparaison s’arrête là et l’idée de vainqueur est toute relative lors d’un débat et absolument pas un gage de pensée supérieure !! C’est un exercice, certains sont doués pour ça (je pense avoir une certaine facilité d’ailleurs); d’autres, ô combien plus réfléchis, posés, mesurés, … n’ont pas ce talent ou pas envie de se prêter à cet exercice. Les meilleurs techniciens d’un sport ne sont pas forcément les sportifs eux même,  certains -voir beaucoup- ne pratiquent même plus; les "penseurs" donnent des conseils, des visions, des philosophies, des idéologies,… indispensables pour nourrir chacun et permettre le débat (d’où l’importance de l’écrit et de la lecture à mon sens).


Les débats « politiques » actuels dans les médias

A regarder certains débats télévisés, on remarque la pauvreté des argumentaires. En re-visionnant récemment des débats plus anciens (de 1980 par exemple), j'ai constaté à quel point notre société a changé sur ce point et comment ces débats sont devenus encore bien moins intéressants qu’ils ne l’étaient à l’époque !! Beaucoup d’hommes politiques aujourd’hui jouent la carte de la « gentillesse » (ce qui n’a rien à voir avec l’amour de l’autre et encore moins le respect de ses idées) et souvent de la condescendance : « Mais oui, bon voyons enfin, il est évident que…. » et derrière une phrase bateau, entendue et ré-entendue 1000 fois (les « éléments de langage ») et qu’ils ne jugent même pas utile d’argumenter. Dès qu’un homme politique joue le jeu du débat, tente de changer les visions, d’argumenter,… il est considéré comme étonnant, dur, critique, … et, en plus, doit accepter le jeu imposé par les médias (concision, petites phrases, éléments très clairs, simplistes, rabâchés de rhétorique, …) sous peine de ne plus y être invité, et même d’être ridiculisé sans pouvoir s’en défendre; à moins d’être très doué (par exemple, 10 questions à la minute de l’interviewer, impossible à répondre en 2 phrases et « ben vous ne répondez pas là. Vous voyez vous n’êtes pas clairs sur ce point,… »). Tout le monde le sait, pour avoir un avis sur un sujet précis, surtout politiquement, il faut se placer dans une certaines « idéologie politique » (je sais que ce mot fait peur de nos jours), dans une façon de pensée,… et on ne peut répondre en deux mots sur certains sujets, à moins d’avoir avant pu expliquer clairement son projet, ses idées, sa vision … Je parlais précédemment d’interviews dans cette partie sur le "débat" car, bien souvent aujourd’hui, l’interview prend un peu une forme de débat, entre l’interviewer, réel « personnage vedette » du show et l’interviewé. (Comme Jean Michel Apathie sur RTL, Arlette Chabot lorsqu’elle invite 7 ou 8 hommes ou femmes politiques et choisie l’ordre des interventions, la durée de chacune, les questions qu’elle pose –différentes souvent– à chacun,…). On en arrive à un fait tout à fait exceptionnel : on comprend parfois mieux la pensée d’un homme politique en regardant du divertissement (Drucker, Ruquier, …) qu’en regardant une émission politique !!  


Conclusion (il faut bien à un moment ou un autre...)

Comme vous le remarquez je fais ce blog sans limite de pages, sans chercher à être lu mais juste pour poser des idées, faire des bilans, pouvoir à l’avenir relire et voir comment j’évolue,… Un blog me permet de le partager et de voir un intérêt –immédiat– à l’écrire (comme je vous l’ai dit plus haut, écrire n’est pas ma passion et je me fais un peu violence pour me lancer). De plus, certains débats auxquelles je participe étant "frustrants" tant le temps ne permet pas d'aller au bout des choses, je pourrai à l’avenir conseiller aux gens certains de ces articles pour qu’ils comprennent un peu mieux ce que je pense et veux exprimer.
 Si certains trouvent cette démarche intéressante, tant mieux, si certains répondent à ces « articles», mettent des commentaires, ... je me ferai un plaisir de les lire (à moins qu’un succès inattendu et contextuel à une autre de mes activités, amenait un tel nombre de ces réponses qu’il me soit impossible de tout lire…) et si nécessaire, d’y répondre. Merci de ne pas polluer ce blog de commentaires inutiles ou personnels : j’ai un Facebook, une adresse mail (cyrd@live.fr ), … pour cela.

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