vendredi 20 avril 2012

Chrétiens anti Hollande... pro Sarko... ou juste focalisés sur 3/4 thèmes???


Avant propos : Désolé pour l’absence de découpage de cet article mais c’est une réponse donnée aux nombreux mails de chrétiens que j’ai reçu. Ces mails parlaient de bioéthique et s’appuyaient pour certains sur un tableau fourni par le mouvement Alliance VITA (d’où une présentation très anti Hollande mais aussi anti Bayrou !). Voici le lien :
(ainsi que pour un des mail, un bout d’article copié du site « SOS Homophobie »)



(Je m’adresse au départ à ceux dont j’ai reçu le mail !)
Merci ……. pour ces éclairages, mais tu te doutes bien qu'à part me faire bondir et m'attrister encore sur le choix des chrétiens, cela ne produira pas chez moi quelque chose de très positif. 

         Pour commencer, l'association SOS Homophobie est très proche du parti socialiste d'où son oubli de nous parler par exemple du front de gauche (Jean-Luc Mélenchon) qui a pris des positions sur ces sujets mais met en avant la démocratie et demandera un engagement des citoyens sur un certains nombre de sujet avec la 6ème république qui le permettra bien plus. Je veux rester attaché à la démocratie et à l'idée que le peuple peut prendre en main son avenir et ses décisions et ce, particulièrement, sur des sujets de société comme ceux ci, qui n'ont pas à être traités dans l'urgence et divisent à l'intérieur même des camps!! (On peut être de droite et pour le mariage homosexuel par exemple ou de gauche et contre... et rien ne justifie de se faire élire avec ça dans le "package"). Ces thèmes ont été choisi par Hollande et Sarko pour ne pas parler d'économie (ce qui aurait montré la tendance "social démocrate libérale" de l'un, pas cool pour quelqu'un qui aura besoin des voix de la "vraie" gauche au 2ème tour; et aurait fait parler du bilan désastreux et incohérent de l'autre). 

         Si je regarde le tableau et en tire les conclusions souhaitées, je suis censé voter au mieux pour Marine Le Pen au 1er tour et Sarkozy au 2ème, c'est ça?? Je rappelle que Sarkozy en 2007 était pour l'union des homosexuels et préparait la possibilité d'adoption avec le statut reconnu de "beau parent"! Mais c'était à une époque où Royal divisait énormément chez les homosexuels et le PS n'avait pas trop pris de position sur ce sujet. Là, la position du PS est très clair alors, comme je le vois actuellement chez pas mal de chrétiens la "position stratégique" de Sarko est bonne; la possibilité de "voter contre Hollande" permet de n'avoir à adhérer à rien d'autre... Mais bon si Sarkozy avait une vision ça se saurait, lui qui critique ceux qui veulent remettre en question les traités européens puis propose de sortir de Schengen, lui qui disait à Robert Hue qu'il était un "dinosaure" incapable de comprendre la nouvelle économie mondialisé quand ce dernier proposait la taxe Tobin en 2000... pour la reprendre finalement l'an dernier, lui qui a enlevé tant d'argent dans le social et fermé des hébergement d'urgence mais en a gardé sous le coude juste pour les soirs de très grand froid pour ne pas avoir de morts, lui qui nous a foutu la trouille avec l'évasion fiscale en 2007 justifiant la baisse du bouclier fiscal pour nous trouver (enfin le trouver dans le programme du front de gauche) l'idée que comme les américains, on pourrait poursuivre les évadé fiscaux (car on sait où ils vont, y'a pas tant de "paradis fiscaux" que ça et que ce sont des pays démocratiques) et leur faire payer la différence entre ce qu'ils payent sur place et ce qu'ils auraient du payer,... sans parler du rôle de la BCE...

         Ce que je n'aime pas dans le fait de mettre en avant ce genre de tableau c'est que c'est une réelle et forte prise de position "sans en avoir l'air" et surtout sans prendre le risque d'afficher clairement ce que l'on propose. Tout chrétien qui choisi Sarkozy ou Marine me semble tout aussi aberrant que pour toi, un chrétien qui choisirait Hollande ou un candidat de gauche. Il y a donc nécessité de discuter et d'argumenter ses choix, au delà d'une simple position idéologique. Oui dans plusieurs pays d'Europe, l'extrême droite est au pouvoir et cela a été rendu possible en particulier par ce genre de "non discours". Marine Le Pen n'est plus, étonnamment, contre l'avortement car cela ne fait pas recette mais elle dit que "si il n'y a pas assez d'argent en France, elle proposera son déremboursement car ce n'est pas une priorité". Et bien moi dans le contexte actuel, j'assume d'être pour un remboursement à 100% de l'avortement car soit on l'interdit (mais personne ne le propose), soit on n'accepte pas de ne le rendre possible qu'aux seuls personnes ayant les moyens; si d'aucun estime que c'est une solution face à certaines difficultés de la vie (je l'ai même entendu de la part de chrétiens) alors il faut que l'argent ne soit pas un frein pour ceux qui n'ont pas les moyens financiers de l'assumer. 

         Ce qui est moins mis en avant par ce site "o combien objectif" puisque cela vient d'un mouvement fondé par Christine Boutin, celle qui nous a fait une fronde anti Sarko avant de se rallier (très rapidement...) avec un courage incroyable et une conviction indestructible, c'est que par exemple Marine Le Pen (et une partie de la droite) est pour l'adoption prénatale, ce qui amène à l'idée de mère porteuse, avec une conception du corps des femmes et de l'enfant qui est tout aussi inquiétante et permettra bien sur à des gens qui ont de l'argent de pouvoir avoir un enfant "fait par d'autre"; mais là, aucune ligne dans ce petit tableau car bien sûr ça ne doit rien avoir à voir avec le "respect de la vie".  Tant qu'à prendre des arguments sur "le respect de la vie", autant aller sur le site du FN, ils sont plus clairs encore!! 

         Car penser au "respect de la vie" ce n'est pas prendre les choses par un bout et en exclure le reste : l'éducation en décrépitude mais une aide aux écoles "privées", les médicaments dé remboursés, les logements sociaux en moins, 8 millions de pauvres quand des gens se goinfrent, des professeurs de plus en plus dégoutés, moins nombreux (et on trouve de moins en moins de volontaires en plus!! moins de 2 candidats pour un poste... plus de 5 il y a 10 ans quand je passais le concours... ça promet de bons profs!!), des gens qui se retrouvent profs sans qualification autre qu'un diplôme universitaire (et souvent des gens pas compétent qui en ont marre du privé et ne sont pas là pour transformer la vie des élèves...), ... Alors parlons du sens de la vie. Pas d'avortement "pour les pauvres" et dans le même temps, de moins en moins d'argent pour la DASS; et de moins en moins d'argent pour le social sachant que les enfants de pauvres qui n'arrivent pas à s'en sortir risquent fort d'avoir beaucoup de mal eux aussi dans la vie; ça ne semble pas hypocrite? Pas d'euthanasie mais de moins en moins d'argent dans les hôpitaux pour s'occuper des gens très gravement malades, de nos anciens très grabataires ou devenus séniles, ... Par contre si on a de l'argent et qu'on peut parquer des parents dans des maisons privés en allant les visiter une fois par semaine, alors là, on est quelqu'un de bien! Il faut prendre les problèmes dans une globalité et tout pour moi ramène à une envie forte d'une fonction publique forte qui a les moyens de s'occuper des gens, de manière égalitaire avec pour condition que tout le monde (et surtout ceux qui le peuvent) participent à financer pour tous. 

         On associe souvent la foi en Dieu à la morale. Alors Dieu est d’accord avec l’idée : 
- qu’il y ait des maitres et des esclaves ? 
- qu’il y ait une monarchie (là on voit clairement que c’est le peuple qui le demande et Dieu qui obtempère, par exemple, sans vraiment aimer ce projet !)  
- que l’homme ait plusieurs femmes ? (il y  a pas mal d’exemples dans l’ancien testament) 
- qu’on ait un enfant avec sa servante ? (par exemple Rebecca remerciant Dieu d’avoir été exaucé quand sa servante a un enfant de Jacob…) …. 
etc 
         Je ne pense que pas que Dieu soutienne non plus ces visions de la vie, mais il a béni et ne s’est pas exprimé à l’époque sur ces façons d’envisager la société. La place des femmes a mis beaucoup de temps à être équilibrée et ne l’est pas encore  (je suis pour l’égalité des droits hommes – femmes à fond), beaucoup de chrétiens étaient (voir sont) contre cette égalité de DROITS et combien demandent à des femmes de mettre encore le voile pour prier, ou n'acceptent pas qu'elles prennent certaines places dans les églises (comme prêcher par exemple)... et je ne pense pas que Dieu voulait de l’inégalité dès le départ. Jésus a fait avec la société dans laquelle il était et il a amené l'Amour dans chaque sujet. 
Reprenons la femme adultère. Jésus ne s'affiche pas contre la lapidation : était-il pour (comme j'ai pu l'entendre)?? Sa prise de position fut plus large, car il savait que des "tradi" allait le piéger et il se servir de l'intelligence pour remettre en place ces gens et les remettre face à leur propre choix. C'est ce que je ferai si on autorise l'euthanasie et ce que je fais dans des cas d'avortement; ramener chacun à faire un vrai choix en ayant conscience de ce qu'ils font. Pour autant, Jésus n'était pas pour l'adultère, je pense qu'il considérait l'adultère comme une chose "mal" mais sa répression par d'autres ne lui convenait pas; il préférait mettre en avant l'Amour et permettre à cette femme de choisir de ne plus pêcher.  Et dans la société de l'époque combien de croyant ont du le prendre pour un fou : c'était LA LOI, cela faisait consensus chez les juifs et il était juif, ce qu'il disait enlevait la "peur de faire le mal", la "punition pour ceux qui fautent",... ils devaient le trouver très "libéral" et le prendre pour quelqu'un qui déréglait les valeurs bibliques. Aujourd'hui cela fait consensus à priori chez les chrétiens et loin de nous l'idée de lapider une femme; mais on préfère garder cette histoire pour ce qu'elle raconte de ce fait de société que de se demander comment réagirait Jésus dans une société si inégalitaire, se focaliserait-il sur les sujets dont on m'a amené à parler ou irait il plus globalement? quelle serait sa prise de position? Je ne dis pas que ce serait la mienne, juste comme je l'entends rarement, je redis que je suis chrétiens, que je choisis d'essayer de suivre Jésus le plus possible et que ça ne m'amène pas aux conclusions d'un grand nombre. 

         Certes il y a un idéal qui est le mien, il y a un idéal des chrétiens (qui n’est pas toujours le même suivant les chrétiens d’ailleurs), des musulmans, des athées, des juifs,… Beaucoup à mon sens partagent le même idéal (d’où le nombre toujours aussi important de mariages, le nombre de personnes qui recherchent « l’Amour pour toujours », etc…). Mais là où avant la loi interdisait, aujourd’hui elle permet - ou veut permettre - et demande à chacun de faire des choix. Moi cela me semble aller dans le sens de ce qu’a amené Jésus, de ce « tout m’est PERMIS, mais tout ne m’est pas profitable », etc…  encore une fois, Jésus, à mon sens était contre la lapidation, mais il ne s’exprime pas sur ce sujet… c’était la règle à l’époque, il ne la contredit pas… il se contente de donner son point de vue en RAMENANT CHACUN FACE A SA PROPRE RESPONSABILITE. Je crois que si les disciples de Jésus (au sens de ceux qui pratiquent ces commandements, c'est à dire le "commandement et son équivalent" qui consiste à aimer Dieu, à aimer les autres comme soi même) font leur "travail", amène l'Amour, questionnent, répondent aux situations "au cas par cas" comme le faisait Jésus en discernant,... et bien la société sera transformée et le bien sera choisi. Je suis toujours plus d'avis de laisser les gens faire des choix et pour moi, le bien ne "gagne" pas quand on n'a pas la possibilité de faire le mal mais je pense qu'il gagne quand des gens choisissent de le pratiquer, de le vivre et font des choix pas "pour faire bien" mais en mettant l'Amour au centre de leurs décisions. 

samedi 18 février 2012

Bible et Parole de Dieu…


Avant propos 1 : (Aout 2011) Merci aux lecteurs de ce blog. Beaucoup de temps écoulé depuis mon dernier article, pas grand chose à dire pendant un certains temps (et oui ça m’arrive), pas le temps ensuite et puis un manque de motivation… Bon je vais me reprendre mais j’aurai bien moins le temps pour cette nouvelle année scolaire donc… soit je réduis les articles (je sais que je ferai des heureux !!) soit j’en ferai moins… on verra !

Avant propos 2 : (Janvier 2012) Il m’a fallu plus de 6 mois pour boucler ce texte, la reprise d’un plein temps a eu raison de moi…Pour attaquer 2012, je vais quand même recommencer à écrire un peu, nous verrons si ce sera plus régulièrement que la deuxième partie de 2011 !! J’espère que ceux qui seraient rebutés par le titre, prendront le temps d’aller jusqu’au bout et d’essayer de comprendre ce point de vue qui en est un parmi d’autre et ne se veut en rien être la vérité. Cet article est très long, mais après 6 mois, il fallait quand même de la matière !!
(Je conseille aux nouveaux lecteurs une lecture chronologique, donc inverse de la présentation de ce blog pour mieux comprendre le cheminement de ma pensée – oui, je suis désolé, je ne sais pas mettre les articles dans l’autre ordre et ne sais pas si c’est possible d’ailleurs !).
  
« La bible est la parole de Dieu »

Difficile en tant que chrétien d’aller contre cette phrase ; particulièrement dans les milieux évangéliques pour qui cette « vérité » relève quasiment du dogme et semble aussi indispensable à croire que la transsubstantiation – présence réelle du corps et du sang du Christ dans l’eucharistie – chez les catholiques, voir que la trinité ou le fait que Jésus soit le fils de Dieu.
J’avais rarement eu envie de parler de ce sujet, tant il ne me paraissait pas fondamental pour vivre ma foi mais devant les réponses dures, violentes faisant suite à une simple nuance apportée à cette phrase, j’ai été poussé à creuser la question. De nombreuses personnes font dire ce qu’ils veulent à la bible et sortent cette phrase pour « obliger » des gens à adhérer à leurs projets. Et puis la distinction entre « parole de Dieu » et « écritures » étant faite dans la bible, certaines phrases bibliques prennent un tout autre sens si on remplace « parole de Dieu » par « bible » en lisant.
Le point de départ de cet article vient d’une discussion qui date de plus d’un an ; discussion pendant laquelle je remettais en question cette phrase (qui permettaient à mon interlocuteur de justifier des choses qui ne me semblaient pas justes et surtout de me les imposer comme « Vérité »). Celui-ci me demanda « Et bien dis-le alors, dis le : la bible n’est pas la parole de Dieu ». Bien évidemment le dire de cette façon est complexe et peut-être très mal compris, et la personne qui me le demandait savait très bien dans quelle situation elle me mettait, moi qui lit très régulièrement la bible et accorde une grande importance à ses enseignements. C’était une provocation mais qui m’a amené à une réelle réflexion sur ce que je pensais réellement, et m’a incité à trouver des réponses pour ne pas me retrouver dans cette situation impossible où en répondant je me mettais mal à l’aise et caricaturais ma pensée, et en reniant, je donnais raison à des choses auxquelles je n’adhérais pas.
S’en suivirent deux moments clés : une discussion il y a environ six mois avec une personne assez fermée qui affirmait des choses et ne permettait pas vraiment un avis différent du sien, puis une prédication basée sur cette phrase de départ « la bible est La Parole de Dieu », prédication qui, je pense, pouvait amener à des dérives certaines et me permis de me voir classé dans la case des « protestants libéraux », ce qui, au vue de mes convictions politiques, m’a semblé fort drôle (pour une fois qu’on me « traite » de libérale, ça change !! lol).

La focalisation sur l’ « intellect »

Dire « la bible est La Parole de Dieu » signifie que tout se trouve dedans, et que c’est par une étude réfléchie et intellectuelle que l’on peut parvenir à décrypter – ou se rapprocher -  de La Vérité. Cette façon de voir les choses est souvent en lien avec des « études bibliques », soit dans des écoles soit au moyen de livres, qui donnent de surcroit une certaines façons de lire les choses, de les comprendre, de les analyser, …
Un des point qui m’a le plus dérangé est cette focalisation sur la lecture, le raisonnement, … Durant les deux derniers millénaires, il y a eu bien plus de personnes ne sachant pas lire que de personnes sachant lire. Aujourd’hui encore, nombre d’entre nous n’aiment pas lire (voir ne savent pas), d’autant moins un livre aussi complexe, et n’aiment pas non plus raisonner, argumenter, rechercher intellectuellement (« se prendre la tête » comme on me dit souvent). La « Parole de Dieu » serait donc réservée aux érudits, aux gens capables de raisonnements,… (il ne s’agit pas juste de lire, mais de comprendre, d’être capable de remettre en question, de ne pas suivre un courant ou une façon de penser,…). Ce qui pour moi pose problème avec une phrase de Jésus :

Texte de l'Évangile (Mt 11,25-27): «Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits».

Je ne recherche pas ici une guéguerre de passages bibliques, mais force est de constater, qu’en lisant les évangiles, le discours de Jésus est plus porté vers une accessibilité à tous et surtout aux moins savants que vers une recherche intellectuelle réservée à ceux qui en ont la capacité (à l’époque de Jésus, Paul et autres, très très peu de personnes savent lire et les livres ne sont pas très rependus).



Une autre lecture…


Texte de l'Évangile (Timothée 2, 3–16): «Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, ».

Associer, dans cette phrase des écritures, « bible » et « Parole de Dieu » revient à dire que pour « reprendre » un frère, la Parole de Dieu ne serait pas « nécessaire et suffisante » mais seulement « utile » ; et que la Parole de Dieu est « inspirée de Dieu ». Je crois volontiers que la bible, les écritures, sont inspirés de Dieu mais la Parole de Dieu EST Dieu. Le début de l’évangile de Jean est très explicite sur ce point. Dans sa vision de la trinité, Jean parle de Dieu, le Père ; du Saint esprit et de la Parole, qui pour moi est Jésus.

Texte de l'Évangile (Jean 1, 1): «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. ».

La Parole est donc, selon Jean, antérieure à Jésus (je parlerai de « Jésus », celui qui a été homme et présent sur la terre pendant une trentaine d’années). Pour moi, cette Parole est le « contact réel et intelligible de Dieu avec les Hommes », comme par exemple quand Dieu parle au début de la Genèse et que l’Homme l’entend et lui répond (Dieu parle même avant la présence de l’Homme, d’où ce « Au commencement était la Parole » ; notamment pour créer la terre. La Parole est créatrice et est avec Dieu dès le commencement). De même, quand Dieu parle avec Moïse, etc… Jésus est LA Parole qui s’est faite chair, Dieu qui s’est fait Homme pour parler à l’Homme, lui montrer un chemin par un témoignage de vie (et non un « raisonnement »), le toucher au plus profond de son cœur dans une relation personnelle (inconcevable pour la plupart des croyants avant Jésus) et réaliser, par sa mort, un acte spirituel et « intellectuel » (un sens profond à ce sacrifice) puissant.

Une petite histoire

Ma sœur est handicapée, mentale et moteur. Elle parle difficilement, ne sait pas lire. Mais elle prie, aime Dieu, vit des moments intenses, que l’on peut observer, avec Dieu. Je suis persuadé qu’elle a un contact privilégié avec Lui, qu’elle reçoit sa Parole. Pour autant, lui demander de lire, ou lui faire la lecture des histoires de l’ancien ou du nouveau testament est quasiment sans effet sur elle, au moins du point de vue de la compréhension. C’est comme cela que je comprends le message de Jésus quand il parle des « tout petits » ; et je crois intimement que certains ont cette chance de pouvoir avoir une relation intime qui passe peu par « l’intellect » mais qui est d’autant plus touchant et fort avec Dieu.


Conséquences de cette association

Une des conséquences – qui me semble la plus dangereuse – est la possibilité de rentrer dans une vision religieuse (au sens où Jésus le critiquait) avec des gens qui imposent leur interprétation de la bible et rendent cette interprétation obligatoire pour tous. De cette façon, de nombreuses phrases peuvent être prises pour imposer diverses lois, diverses façon de fonctionner.
Dire « nous nous appuyons sur la Parole de Dieu » (ce que je veux faire aussi) prend donc le sens de « nous nous appuyons sur la bible ». Or, il y a pour moi, impossibilité de fonder nos convictions, et encore moins celle d’une assemblée, sur un texte. C’est Dieu qui nous révèle les choses, il se sert de nombreux moyens, y compris de la bible qui est un texte fort, puissant et, en particulier pour le nouveau testament, nous relatant la vie de Jésus, ce Jésus qui est le chemin à suivre pour tout chrétien, Celui qui nous offre de nous examiner, en comparaison avec sa Vie, pour savoir si nous sommes ses disciples.
Il faut bien évidemment faire très attention car le chemin est étroit (mais n’est-ce pas ce que nous dit Jésus sur le chemin que nous avons à suivre) : replacer la bible et la Parole de Dieu à une place qui me semble plus juste, ne signifie en rien ne pas se référer aux écritures, n’en tenir aucun compte ou autre, mais au contraire rappeler que la Parole de Dieu est plus que ça, qu’Elle est à écouter au fond de notre coeur, qu’Elle est notre chemin, notre Vérité (Elle EST Dieu selon Jean). Séparer donc ces deux choses permet de redonner la place qui est due dans nos vies à la Parole de Dieu et de ne pas faire de la bible, Dieu. En effet, si l’on reprend le début de Jean en associant « bible » et « Parole de Dieu », cela donne « Au commencement était la bible et la bible était avec Dieu et la bible était Dieu » !!

« LA » et non « une » ou « la bible est parole de Dieu »

Il y a une différence fondamentale entre ces trois formulations « La bible est parole de Dieu », « la bible est une parole de Dieu » et « la bible est LA parole de Dieu ». C’est bien avec cette dernière formulation que j’ai des difficultés. Si je parle d’une personne par exemple qui s’appelle Martine, dire « Martine est une femme », ou « Martine est femme » signifie que cette personne est de sexe féminin; vérifier ce critère permet de pouvoir affirmer ou être en désaccord avec cette affirmation. Dire « Martine est LA femme » prend un tout autre sens, et d’ailleurs n’a que peu de sens en tant que tel ; il faudrait rajouter « LA femme d’André », par exemple, ce qui prendrait alors le sens qu’ils sont mariés et non polygame, qu’il y a une exclusivité. C’est cette exclusivité qui me pose beaucoup de problèmes, cela signifierait que la Parole de Dieu est figée, que Dieu n’intervient plus et que Sa Parole n’est plus « vivante » mais figée dans ce texte. Dire ce que disent les catholiques après avoir lu un texte : « parole du Seigneur », est assez différent à mon sens, car cela signifie que le texte qui vient d’être lu et partagé est reconnu comme Parole de Dieu. Dieu parle aujourd’hui, à travers la bible, à travers des hommes et des femmes, … et dans tous les cas, c’est à chacun de discerner et de remettre ces paroles devant Dieu pour savoir si celles-ci viennent de Lui ou non.
Jésus nous a donné une relation directe avec Dieu, il nous a permis de le rencontrer de façon intime, de vivre avec Lui en nous, aidé par le Saint Esprit que Dieu nous a envoyé et par sa Parole (Jésus et son témoignage, notamment à travers les écritures du nouveau testament ; tous les textes de la bible, les paroles qu’Il nous donne personnellement ou nous fait parvenir à travers/par d’autres.).
Jésus, dont les chrétiens sont censés être les disciples, ne nous enseigne pas une vision « intellectuelle » des choses, une compréhension basée uniquement sur du raisonnement, il me semble. Il ne nous a pas laissé d’écrits alors qu’il savait très vraisemblablement écrire. Les évangiles, écris après la mort de Jésus et par des gens qui ne l’ont pas connu de son vivant, ont des incohérences historiques et factuelles l’un par rapport à l’autre, ce qui, pour moi, renforce leur crédibilité (par exemple, le nombre de passages de Jésus à Jérusalem, le lieu de sa naissance, etc…). L’église des premiers chrétiens n’a pas voulu faire un seul évangile et remettre tout d’ « équerre » pour imposer une vision des choses, mais elle a gardé des textes (y compris d’autres textes dits « apocryphes », ce qui signifient « cachés », qui ont été évité et oublié seulement plus de 300 ans après J-C, mais étaient, pour un certains nombre, utilisés par les premiers chrétiens). Les débuts du christianisme furent remplis de débats diverses, de visions et d’interprétations différentes,... Jésus avait tellement marqué les esprits et laissé une telle remise en question de la religion juive sans donner de nouvelle « doctrine », ou de règles que de nombreuses interprétations ont vu le jour. Jésus, de plus, s’est toujours considéré comme Juif, il n’a jamais renié cette religion mais en a critiqué le fonctionnement. Et la question de qui il était, de la trinité, et autres, était en débats, en questionnement. Lors du choix des textes dits « canoniques », de grands débats existaient encore chez les chrétiens et choisir de garder 4 évangiles montre une volonté de laisser des visions différentes et complémentaires de qui fut Jésus, de son témoignage de vie, des conséquences à en tirer. Il est d’ailleurs étonnant que beaucoup de chrétiens opposés au catholicisme, à l’histoire de l’église, à son lien avec la politique,… rejettent en bloc l’institution et bonnes parties des dogmes qui en ont découlé mais n’émettent aucune réserve quand à ce choix des textes intervenus au moment même du rapprochement entre l’ « église » et la politique de l’empereur romain. (hormis les textes Apocryphes pour les protestants).


Radicalité mesurée

En général, les personnes qui disent vouloir appliquer la bible « à la lettre » et la considèrent comme LA parole de Dieu, adaptent les choses ou, suite à des études poussées, expliquent qu’elles ne veulent pas forcément dire ce qu’on comprend au premier abord. C’est ainsi que l’on peut entendre « oui mais il faut remettre ceci dans le contexte du texte », ou « Dans le contexte de l’époque,… » ou encore « dans la version hébreuse / grecque, c’est différent »,… Bien évidemment je ne critique nullement la démarche intellectuelle faite par certains pour mieux comprendre, questionner,… (bien au contraire !). Ceci dit parfois on s’en réfère à des écrits, des auteurs, … qui ont écris sur les textes de la bible et ont notre façon de penser, confirment nos visions et fournissent des arguments permettant de continuer à affirmer et soutenir nos positions. Dans tous les cas, il est difficile pour une personne dans une église de garder ses positions, non parce qu’il serait réellement convaincu d’avoir tord, mais que certaines choses – qui peuvent lui paraître des détails, d’où l’acceptation de « plier », le renoncement à s’affirmer –, seront mal acceptés et le mettront à l’écart. En particulier, si cette personne est arrivée récemment dans l’assemblée et a découvert / transformé sa foi « récemment ». Or ces personnes « neuves » sont celles qui peuvent amener les meilleurs questions, faire avancer, réfléchir,… d’autant plus s’ils ont fait une réelle rencontre spirituelle avec Dieu. Leur « fraicheur » dans la foi fait qu’ils ne sont pas « formatés », sont plus aptes à la remise en questions,…
Les personnes « radicales », convaincues et convaincantes, lorsque l’on discute avec elles, montrent que beaucoup de leur convictions sont étayées, réfléchies,… La part intellectuelle prend bien une part très importante et nous retrouvons ici mes questionnements quant à la part trop importante laissée parfois à celle-ci, sans réels contestations d’ailleurs (il faut écouter réellement les avis des autres, particulièrement ceux qui ont des grosses divergences, étayées, réfléchies pour être vraiment remis en question, ce qui est rarement fait ou alors juste pour « contrer les arguments », d’où une lecture régulière d’auteurs qui « brossent dans le sens du poils » nos convictions et donnent de réels argumentaires pour éviter d’être convaincus ou bouleversés par les autres !!). L’argumentation à outrance et la peur d’être contrarié dans ses convictions est pour moi une marque de faiblesse et de manque de relation intense/forte avec Dieu, relation qui permet d’écouter (dans le vrai sens du terme) toute forme de pensées, aussi éloignées de la notre soient-elles, sans peur de se « perdre » tant cette relation avec Dieu nous apaise et redonne la bonne marche à suivre, le bon tri à faire. Cette « bonne marche à suivre », pour la part que je pourrai en expliquer (la part intellectuelle), ne sera pas pour autant LA vérité mais une vision que Dieu me laisse, qui est bonne pour moi (ma Vérité étant uniquement Dieu !!). Nous voulons trop souvent faire passer nos « convictions » avant de parler de Dieu, de notre relation intime à Lui, et d’être à son écoute pour savoir ce qu’Il aimerait qu’on partage à la personne en face de nous. Nous parlons souvent avant de connaître et de respecter qui est l’autre, quelles sont ses révélations, de se laisser percuter par lui (je prends largement pour moi cette dernière phrase !!)

Encore une histoire

Une histoire racontée par Frédéric Lenoir dans « Socrate, Jésus, Bouddha », que j’ai fini de lire en pleine finition de cet article, m’a profondément touché : le Dalaï Lama rencontre un anglais et son jeune fils qui vient de perdre sa femme dans un accident tragique. Le Dalaï Lama le prend dans ses bras et pleure avec lui pendant de longues minutes. L’anglais lui dit alors qu’il est devenu bouddhiste après avoir été trop longtemps déçu par le christianisme. Le Dalaï Lama prend alors une icône orthodoxe du Christ et de Marie qu’il possède, la lui remet et lui dit « Bouddha est ma voie, Jésus est ta voie ». L’anglais dit avoir été bouleversé et avoir retrouvé le chemin de la foi chrétienne suite à cette rencontre. Quelle leçon !!

Encore une fois, Dieu se révèle aussi et surtout au cœur des Hommes. La parole (au sens large et habituel du terme) est ce qui permet d’échanger, de partager, de réfléchir, de faire comprendre un point de vue, une idée, de mettre des mots sur ce qui a été ressenti, vécu, pour le partager. La Parole de Dieu est pour moi autre chose, qui touche au plus profond le cœur de l’Homme comme Jésus le faisait avant même de parler aux gens. Dieu s’est servi d’un homme pour nous parler (il s’est « fait » homme), non uniquement pour nous parler par des discours mais par sa Vie, son témoignage, un exemple de « comment vivre en tant qu’être humain dans ce monde ». Cet homme, loin des images attendues (puissance, éloquence, beauté, domination, intellectualisme, autorité politique ou religieuse,…) est simple, pleinement humain (il aime, pleure, mange, s’énerve,…), pleinement divin (il fait des miracles, mais toujours par amour des autres et jamais pour faire une démonstration de puissance). Il est un modèle de conviction, allant jusqu’à la mort pour ne pas renier le message qu’Il a reçu de Dieu, et ce, même si des religieux puissants tentent de l’impressionner et de le faire plier. Et c’est ce qu’Il nous demande de vivre depuis 2000 ans.
Dieu a aussi parlé à travers d’être humains choisis mais toujours présentés « humains et pêcheurs » même « plus » que les autres (Paul persécute les chrétiens et « fait ce qu’il ne voudrait pas faire », Pierre renie Jésus, Abraham couche avec sa servante ne voyant pas la promesse arriver, David tue le marie d’une femme pour la faire sienne, etc). Il ne nous demande pas de changer par nous-même notre humanité mais de vivre une relation intime à Lui et de nous laisser transformer par Lui, comme Jésus, pour être prêt, non pas à rentrer dans un moule quelconque, à suivre des gens, des convictions en particulier, mais prêt à pouvoir discerner dans chaque situation ce qu’il faut penser, dire,… Non des réponses toutes faites et ressassées chaque fois, mais des réponses spécifiques, données pour des situations données. (Comme Jésus qui justifie devant les pharisiens ses disciples de ne pas faire shabbat, ou qui se justifie de guérir un jour de shabbat ; non qu’il ne le respecte jamais, mais que là il y a quelque chose de plus important et qu’Il sait qu’Il fait à ce moment-là, la volonté de son père). Voilà à mon sens notre chemin, notre vérité et ce que doit devenir notre Vie en tant que chrétien (disciple de Jésus).


Parole et logos

La question de la parole/logos, qui serait antérieure à l’être humain, a occupé énormément la philosophie grecque. La parole est fondamentale pour l’être humain, pour réfléchir, partager, … Nous sommes sans cesse entrain de parler ou de nous parler, de mettre des mots sur les choses. Essayez d’imaginer la vie sans paroles (qu’elles soient réelles ou intérieures) !! Pour autant se servir de la parole pour argumenter, étayer, réfléchir n’est pas la tasse de thé de tout le monde.
Nous sommes telles que nous sommes, avec nos qualités, nos facilités,… Personnellement, le langage, la discussion, le partage sont indispensables à ma vie, et j’aime faire cette démarche intellectuelle d’échange, d’explication de ce que j’ai vécu (ce que je tente de faire dans ce blog) ; ceci dit, même si cela me procure un certains plaisir, une façon de me réalise, ce n’est souvent qu’une façon de partager un vécu intime, sensationnel, sentimental,… Cependant, qu’une personne ne soit pas capable, ou ne veuille pas vivre ceci, ne signifie en rien qu’elle ne vive pas de belles et fortes choses intérieurement, et n’ait pas une révélation importante. Il ne faut donc pas « casser » cette révélation, mais au contraire aider et encourager à mettre des mots, à tenter de partager son point de vue, car celui-ci peut faire avancer les autres, les faires grandir, les questionner,…
Dès que des visions amènent des « c’est comme ça », « voilà ce qu’il faut croire », … cela me semble aller à l’encontre de cette vision d’encouragement.


Pour conclure (si c’est possible…)

Je nuancerai cette phrase de titre en reprenant ce qu’en disait Luther « La bible est porteuse de La Parole de Dieu » ; c’est-à-dire que, pour moi, Dieu a parlé à des hommes dans la bible et qu’il est bon d’en avoir le récit, Dieu parle aujourd’hui à travers la bible à condition de le rechercher et d’être inspiré par le Saint Esprit ; mais Dieu parle aussi de pleins d’autres façons, chaque jour et dans le cœur de chaque Homme qui désire l’écouter. La bible n’est donc pas LA parole de Dieu mais contient des paroles de Dieu.
Difficile donc, en tant que disciple de Jésus qui aime lire le plus régulièrement possible sa bible, de se faire définir comme « libéral » quand ma recherche est une radicalité pour Dieu et une compréhension la plus précise possible de qui était Jésus et quel Chemin Il nous a donné. Difficile aussi de se faire limite traiter d’hérétique ou de personne éloignée de Dieu, par le simple fait de ne pas faire de la bible un objet de culte, une des 3 parties de la trinité, un objet de division entre les gens,… Cette bible auquel tant de croyants n’avaient pas accès lors des 1900 premières années du christianisme, cette bible que Paul et Jean ne possédaient pas quand ils parlaient de la Parole de Dieu,… 
La priorité demeure, pour moi, le respect de la révélation de chacun tant que ces derniers ne cherchent pas à imposer leur révélation aux autres et à considérer que seul leur vérité compte.

jeudi 28 avril 2011

De gauche…

Avant propos : Merci à ceux qui prennent le temps de lire ce blog et s’y intéressent. 15 jours de vacances sans écrire mais riches de lectures, débats, vidéos en tous genre… J’ai la tête pleine, il me faut  « poser » les choses. J’espère que ce sera relativement structuré et clair…
Certes, il y a beaucoup d’idéologie dans cet article, d’utopie même,… Je pose mes grandes idées, ce en quoi je crois, ce que je veux,… une fois posées, elles me permettront peut être de m’engager comme militant quelque part, sachant que ce pourquoi je militerai ne sera pas parfait, qu’il y aura des divergences,… mais que, ayant posé et affirmé ce que je veux, ce qui m’habite, mon « idéal,… j’espère ne jamais le perdre, ne jamais me résigner, mais toujours avancer vers ça, même si les chemins ne sont pas les plus directs (sinon… on ne s’engage jamais et, comme je le fais souvent, on se dit « oui mais ça, c’est pas ce que je veux », « là c’est pas mal mais… », « et si …. », …)
  
« Ouais mais la gauche aujourd’hui… »

Combien de fois ai-je entendu cette phrase… Combien de fois a-t-il fallut expliquer que je ne parle pas d’un parti mais d’une tendance, d’une idéologie – le gros mot ! – générale. S’afficher « de gauche » aujourd’hui c’est comme s’afficher « chrétiens », ça donne une étiquette due à la vision actuelle de ce qui semble être la gauche. S’en est tellement décourageant parfois qu’on a presque tendance à vouloir arrêter de le dire, parfois même de le penser,… Quand d’autres partis semblent plus aptes et volontaires pour s’opposer au système – par exemple le FN –, on hésite, ou on s’arrête à la « pensée dominante » surtout médiatique, on diabolise, évitant surtout de se poser des questions tant les conclusions peuvent faire peur !
Alors oui, il me faut comprendre quelles sont les alternatives, toutes, les décrypter, tenter de voir où elles nous mèneraient, … et réaffirmer cette idéologie de départ : je suis de gauche !
Qu’on présente l’origine de cette distinction « gauche/droite » à la révolution française, quand lors du débat sur le veto royal à la Constituante, les députés opposés à cette mesure se regroupent à gauche du président du bureau dans une salle pas encore « en hémicycle », tandis que les partisans du pouvoir royal se placent à droite ; ou lors de « l’affaire Dreyfus » – que je ne connais que trop mal –. Ces 2 moments historiques ont eu de fortes conséquences, positives et négatives mais je reste attaché à ce qui était dans la tête de la plupart des gens, pas des quelques « pourris » qui en ont détourné le sens. Bien entendu la question de la révolution française qui, au-delà de faire tomber la monarchie et la religion, a permis l’hégémonie de la bourgeoisie et une suppression des privilèges … pour les rendre à cette classe dominante, est à poser ; je trouve lamentable ce détournement de la raison pour laquelle de nombreux « citoyens » se sont soulevés mais la gauche c’est pour moi, justement, ces gens là et leur envie de changer le système (mais pas pour installer celui qui en a découlé…).
Je ne ferai pas mon grand « calé » en histoire, même si cette période m’a passionné pendant mon adolescence, j’ai beaucoup  à apprendre et à mieux comprendre cette période, mais je sais la passion que j’ai à « casser » l’ordre établi, tenter de changer les choses, essayer, prendre le risque… et ce, même si des gens peuvent le récupérer à mauvais escient (il serait, à mon sens, tout aussi ridicule de ne pas remettre en cause l’idée du « tout positif » de la révolution française que de ne pas voir un certains nombre d’avancées, de changement positifs,…).

Mais alors de gauche quoi ?

Il est facile de dire ce que l’on « n’est pas »/ « ne croit pas », toujours plus difficile et périlleux de dire ce que l’on « est »/ « croit ». Une définition de la gauche qui me convient est celle de la promotion d'idéaux progressistes et de liberté, de critique de l'ordre social et de volonté de réformer celui-ci dans un sens égalitaire et rationnel. Le progressisme n’étant pas la frénésie du progrès, souvent associée au progrès technologique dans nos sociétés, mais l’idée de permettre un progrès social au sens large et dans tout ce que cela signifie – permettre, par exemple, à tout le monde de pouvoir avoir la télévision peut être considéré comme un progrès social, mais devant la pauvreté des programmes et le côté néfaste de cet appareil, la question est à reposer… – . Chaque chose est à expérimenter, sans en faire des vérités absolues – on le voit avec l’écologie et les nouvelles sources d’énergie « propres » qui sont difficilement critiquables et remis en question une fois qu’on les a essayé et mis en avant, développé,… une fois qu’il y a des risques financier quoi ! –
Bien évidemment tout ceci doit se faire « avec le plus grand nombre », notre société est composée de gens formés comme jamais ils ne l’ont été, aptes à réfléchir – même si on fait tout pour les décourager à ça... mais internet et tous ses blogs, espaces de discussion, de débats, de provocations, … montrent que les idées foisonnent, les remises en questions, etc… –. Il y a bien sûr dans mes convictions une part d’utopie, une envie de réveiller ce qu’il y a de bon chez chacun, ce qui lui fait du bien, …
Les pensées réactionnaires ont une grande audience en ce moment en France, tant ce qui a découlé de la pensée capitaliste, libérale, néolibérale est nauséabond, a été associé au « progrès » et à la « modernité » et que les alternatives semblent limitées.

Le retour au système ancien

L’importance en France du rôle du chef de l’état – qui peut s’attribuer un pouvoir limite monarchique pendant son mandat.. – montre à quel point les français sont attachés à une « figure », un représentant, un homme mis en avant, qu’on veut suivre et qu’on regarde avec dédain et en lui remettant toutes les fautes si ses entreprises ne s’avèrent pas « comme on veut ». Les français aiment les « chefs ».
Le système actuel et son « semblant de liberté absolu », son bipartisme (oligarchie / peuple), est tellement inégalitaire, injuste, hallucinant, « inhumain » … que le retour à un ordre ancien représente une alternative intéressante pour bon nombre de personnes. Le tripartisme d’avant révolution « noblesse – Clergé – Tiers Etats » paraît même moins dangereux, plus équilibré,… que ce que nous vivons, et on a tôt fait de repeindre avec angélisme ce qu’il se passait dans les années de la monarchie tant le système actuel nous l’a peint comme « horrible », « invivale », caricatural – les bons et les méchants – … un peu comme celui qu’on vit actuellement en fait pour un grand nombre de personnes !
 La violence avec laquelle le système néolibéral impose sa vision des choses et son système à toutes les sociétés, à coup de guerres, d’embargos, de luttes financières, de placement/déplacement de dictateurs,…. est telle qu’on peut en arriver à préférer revenir à des systèmes ayant « fonctionnés » pendant plus de 1000 ans !
Les premiers à critiquer l’UMPS, la « non alternance » gauche/droite (que je crois telle), à critiquer la fausse idée selon laquelle il n’y a que 2 alternatives (qui n’en sont économiquement qu’une…) sont aussi souvent les premiers à vous dire qu’il n’y a aussi qu’une façon de sortir de ça : le retour à l’ordre anciens, les « valeurs », le repli sur soi,…
Les « passionnés » de l’argent, néolibéraux, oligarchie financière et autres (je ne sais comment appeler ces gens) se sont tellement servis de l’idée de la liberté (qu’en grande partie la « technique » a tué), de la laïcité (qui a surtout consisté à « taper » sur les religions qui perturbaient les plans de ces braves gens), de l’égalité (qui amène aujourd’hui à des écarts de salaires plus importants que dans nos monarchies de l’époque !), de la fraternité (bon ça on en a parlé comme mot…. mais je l’ai très peu vu dans la pratique et je ne suis pas sûr que chacun mette un sens concret derrière ce mot… c’est peut être ça qui arrange nos « dominants » du moment)… Les privilèges par « lien du sang » qui dérangeaient tant sous l’ancien régime ont retrouvé leur place. « Oui mais ce sont les plus compétents », comment dire… forcément…
(Prenons l’exemple de la chanson française, pour prendre un exemple plus connu et visible, où les « fils de… » sont très présents en France et sont souvent, il faut l’avouer, très bon : appartenir à ce milieu leur a permis de ne pas se poser la question de « comment vivre », de faire de bonnes rencontres, de pouvoir « essayer », d’être souvent « protégés » par leurs parents d’une trop rapide ascension sans avoir les bases ; qui tuent toutes les « nouvelles stars », pressées comme des citrons tant qu’elles rapportent de l’argent  et jetées quand elles n’ont pu/su apprendre leur métier avant de ne plus en « rapporter »… je passe vite sur ce point, mais les mêmes choses se produisent dans de nombreux domaines, surtout le commerce et la finance pour lesquelles, en plus, la plupart des écoles sont très onéreuses !!).
Face à ce constat, il est difficile de rester de gauche ; à chaque étape (révolution, laïcité, etc…) les hommes de gauche se sont battus, des avancées ont eu lieu… et on été quasiment chaque fois récupérées au profit de la même idéologie ! Ceci explique peut être le basculement régulier et de plus en plus fréquent de « gens de gauche » à « l’extrême droite ». (Notamment pour son côté « antisystème », voir l’article précédent sur  le jeu avec le FN).

La question de la religion

Je reviens toujours à cette question tant elle me semble centrale. L’être humain a besoin de sacré, de religion, d’ordre,… L’illusion actuelle est de croire que notre société n’est plus religieuse.
Le catholicisme ayant « lâché », plus de force que de gré, sur de nombreux points (au point de s’excuser parfois d’être catholique, et de choquer quand, au nom de la vie demandée à ces fidèles, le pape ne veut pas d’avortement, de préservatif, … Je ne suis pas catholique et ne me sens pas concerné par ce que demande le pape, ce sont plutôt à ceux qui le sont, les catholiques, de s’opposer à ça si ils le désirent dans leur religion et non à nos sociétés il me semble…) ; pointer l’islam pour continuer à se présenter comme défenseur d’une laïcité semble confortable. La lutte contre « l’islamisation de la France » comme celle contre le catholicisme (qui fut utile au départ mais qui me semble être allé trop loin parfois et en tous cas n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui, hormis le cas de quelques extrémistes) permet de montrer un système « laïc », détaché des religions, etc….
Le système actuel est tout sauf non - religieux. La religion actuelle vénère et adore Mammon, le Dieu de l’argent. Le système est très bien huilé : incitation à la consommation, notamment par l’utilisation de nombreux moyens de communications (publicité), la poussée vers  l’individualisme, le « non choix » politique (même vision pour de nombreux points dans le « gauche / droite » traditionnel), économique (il faut du libre échange, avoir des crédits c’est bien, les actionnaires c’est important, etc…) …. Les « objets sacrés » sont la télévision, la voiture,… Jacques Ellul, parlant de la technique, montre à quel point les hommes sont aujourd’hui choqués par un summum de l’inacceptable qu’est le fait de « bruler une voiture » ! C’est un objet pour beaucoup tellement intime et de l’ordre du sacré. Que dire aujourd’hui des téléphones portables..  Cet homme a dit et écris des choses incroyables sur la technique et ses dangers. (je vous conseille de lire, ou de regarder des vidéo sur internet !). Pour chaque avancée technique, il faut toujours se demander si elle sera positive pour l’Homme à long terme, si ces bienfaits sont réels ou non, …
Il est facile de voir à quel point le monde tourne mal et tout le monde semble d’accord pour le dire : obsolescence programmée (donnant une durée de vie limitée à nos produits  pour inciter à la consommation), malnutrition dans le monde quand nos pays jettent des tas de denrées, inégalités incroyables au sein d’un même pays et abyssales entre certains pays alors que l’on veut une « globalisation »,... Toutes les belles idées d’égalité et de liberté (la fraternité est rarement mise en avant..) sont détruites et détournées comme la création de l’Europe, la « mondialisation » (qui pourrait permettre de partager mieux) … par cette soif de pognon à laquelle nous prenons tous part plus ou moins consciemment (qui ne veut pas de placement « à intérêt » à la banque, qui, quand il a 10 000 euros d’avance, les prête sans intérêt à un proche, etc..). Même les grands thèmes qui ramènent l’Homme à la fraternité sont détournés pour, en fait, le remettre sous le dieu Mammon et en tirer « profit » (le développement durable, l’écologie, le Bio, le commerce équitable, certaines associations humanitaires,…). Le « sponsoring » permet de donner bonne conscience avec des  « jumelages » des plus étonnants (Mc Donald partenaire de tous les évènements sportifs par exemple, et tant d’autres… oui j’ai eu la fainéantise de chercher des exemples plus percutants…).

L’ « échec » de nos politiques

Combien de fois entend-on parler de l’échec des politiques actuelles : la crise (qui a encore plus enfoncé le système dans son néolibéralisme effréné au lieu de le « calmer »), les dégâts écologiques, les  gens malades ou mourants de produits pharmaceutiques trop vite mis sur le marché, les engrais nocifs dans les champs, l’inhumanité du traitement des animaux « produits de consommation »,…
Mais à y regarder de plus prêt et avec un autre angle de vision, c’est la réussite de ce système, de celui voulu par la plupart de nos dirigeants, des gens puissants du pays,… Une réussite énorme, diabolique, gérée par personne et pleins de monde à la fois, … tous guidés par ce Dieu « argent », « profit » qui dirige un très grand  nombre sans nécessité de « complots » ou autres. Il est inutile de « diaboliser » des gens en particulier car se mettre quelque peu dans leur peau aide à comprendre leur cheminement (pas tous bien sûr, il y a des gens qui font volontairement mal, qui sont volontairement perfides, guidés par une envie de puissance, de soumissions de l’autre, de domination, … comme partout). Même les crises « systémiques » sont nécessaires et une grosse crise comme celle vécue récemment ne change en rien la donne ! – et tous les pays s’affairent à aider nos banques pour soutenir et sauver ce système financier ! –
La réussite est si totale que l’individualisme vécu aujourd’hui dans nos sociétés et la globalisation du « dans le monde actuel on ne peut rien faire », permet de continuer à jouer les moutons, parfois un peu récalcitrants, mais toujours assez dociles du système. Aucune catégorie sociale n’est épargnée ; même les plus pauvres encore dans le système (je ne parle pas des SDF et autres, mis en avant parfois pour rappeler qu’il faut bien rester à sa place et accepter sinon… !!)  ayant la télévision, de la nourriture –nocive souvent – pas cher, un logement souvent un vétuste réduit et loin des « beaux quartiers »,… ceux-ci tentent de survivre et oublie parfois la fraternité, l’entraide, …

Le décalage « faits » / « mentalités »

Comme l’explique Jacques Généreux dans La grande régression, la solidarité, l’entraide, la fraternité,… n’ont pas effectivement disparues mais tout semble être fait pour qu’on croit et vive le contraire ! On préfère présenter des morts, agressions, violences, accidents,… dans les journaux télévisés, qu’une bonne initiative, une changement grâce à de l’entraide, … Quelquefois que ces bonnes idées ne s’éteignent totalement !! Et quand on présente des « bonnes actions », c’est souvent pour présenter le système comme « sauveur » (l télévision notamment avec des émissions comme sans aucun doute,  les maçons du cœur (si j’ai bien retenu ce que j’ai vu au zapping), …). 
C’est l’idée du partage, de l’entraide, de relever les gens en difficultés, … qui s’éteint peu à peu, bien avant les faits. Combien de fois je discute avec des gens pleins d’amour des autres,  aidant leurs voisins, leurs amis, leurs proches, partageant, ayant le cœur sur la main,… (bien plus que moi souvent !!) et qui me disent « Aider, faire en sorte que tous ceux de notre pays vivent mieux,… ah non, chacun sa merde ! » (bon pas forcément si crument bien sûr !!). Quand je leur fait remarquer qu’ils le font régulièrement naturellement « Ah oui mais c’est pas pareil, je les connais » ; arguments souvent faux quand je constate qu’une personne ayant un problème de moteur devant chez eux, ou un ami d’ami d’ami… à aider, ou autre, est souvent dépanné de la même manière par ces personnes.
Le simple fait de comprendre et d’expérimenter que le partage avec l’autre, la rencontre, l’aide, l’amour (avec tout ce que cela implique) fait du bien à l’Homme devrait le pousser à le vivre… Mais tant de choses sont faites pour créer des divisions, des catégories de population de plus en plus resserrées, des peurs, …
Et combien de fois ai-je vu de grandes idées de gauche défendues par des « idéalistes » vivant avec parfois plus de 4 000 euros par mois dans les bons quartiers, incapables d’imaginer vivre avec moins de moyens, insérés dans un cercle d’amis de même catégorie sociaux-professionnels… et qui au final, votent même très à gauche sachant que ces partis ne passeront pas, ayant envie de se sentir « moins coupable » de voir des gens dans le besoin mais apeurés à l’idée de changement radical et non préparés à assumer les conséquences pour leur propres vie d’un tel changement ! (je parle aussi pour moi, ici, aujourd’hui, je suis loin de ces salaires, mais j’ai très peur de ne pas tenir ma « ligne » si d’aventure le métier que je veux faire me rapportait des sommes encore plus importantes…)
Notre société a donné un système de pensées à chacun qui rend très difficile un retour en arrière : « Comment vivrai t’on sans chercher à gagner toujours plus ? » (grande motivation de beaucoup, avant même de chercher à vivre « toujours mieux », puisqu’ils croient souvent que les deux sont complètements équivalents !)  « Comment un employé compétent, un patron d’une entreprise qui réussi,… resterait il dans une entreprise/un pays si on ne lui donne pas un salaire plus élevé (= démesuré souvent) que la « concurrence » » ? « Je veux mes 1,5% d’intérêt si je place de l’argent à la banque !! » (Oui celui-ci est risible tant pour un grand nombre cela revient à juste la joie d’avoir quelques euros de plus en début d’année !! et d’autres à avoir, parce qu’ils gèrent mieux leurs placements et ont plus d’argent, des milliers en quelques mois ; semaines…… secondes ! … Relisez bien cette phrase, je suis sûr que pour beaucoup le côté « oui mais il a plus d’argent donc c’est normal qu’il en gagne » vous paraît encore normal…. Vraiment ?.... oui oui, on a bien été formaté !!).

La parabole du « fils prodigue » ou plutôt « un père avait 2 fils »

Je renvois sur ce paragraphe à un livre de Pierre Cranga Un père avait 2 fils ; j’avais participé à une de ses conférences sur son contenu avant sa sortie.
Cette parabole est riche en enseignement mais je m’attacherai ici au lien que je vois avec ce qui précède. Beaucoup de monde connaissent cette histoire ; je vous donne les références si vous souhaitez la lire/relire (Luc Chp 15 v 11 à 32 – vous pouvez le lire facilement, la bible est en ligne sur internet). La « tradition » chrétienne a appelé cette parabole (et non Jésus à l’origine ou les rédacteurs de l’évangile) « Parabole du fils prodigue » pointant bien évidemment le fils prenant l’argent de son héritage et dilapidant tout avant de revenir vers son père, non pour demander sincèrement pardon au départ mais pour quémander une place de « serviteur » (ce à quoi le père, amoureux de son fils, lui répond en le replaçant dans son rôle de fils). On a moins insisté sur le 2ème fils, resté près du père, voulant perpétrer la « tradition familiale », s’interdisant des choses que le père ne lui demandait même pas (ne pas prendre de chevreaux pour les manger par exemple) d’autant que ce père considérait que tout ce qui était à lui était à son fil ! (Le problème n’est pas ici qu’il s’interdise des choses, chacun fait ce qui lui semble bon, mais qu’il se sente lésé, frustré,… quand son frère ne se l’interdit pas et que son père le partage avec eux !).
On voit donc dans ces 2 fils 2 aspects de l’être humain : le « religieux », celui qui est attaché à l’ordre ancien, aux règles, aux codes, à ce qui lui paraît « bien », ce qu’ »on a toujours fait » … et celui qui est parti dans une fausse liberté, dominé par l’argent qui lui procura plaisir, amis (qui partirent dès qu’il n’en eu plus), …
Le lien avec ce que j’ai dit précédemment est pour moi le néolibéralisme et nos sociétés actuelles, dominés par l’argent, qui selon certains « rend libre », « affranchis »,… et les amoureux du retour aux anciens régimes, aux traditions, à l’ordre (au mauvais sens du terme), etc…. la religiosité, la monarchie (de droit divin en France !!). La question que pose Jésus est « qui est le mieux dans cette parabole ? ». Personne bien évidemment. Le problème de ces 2 fils étant qu’ils ne s’aiment pas et n’aiment pas ! Jésus présente, à travers ces 2 personnes qui nous ressemblent forts (on oscille souvent entre les 2 !), le « père » et la notion d’Amour.
  
Mon choix

Le chemin ténu entre cette domination d’un « Dieu » du pouvoir, de l’argent,... et celui de la religiosité qui, par ses règles et traditions, n’est pas « libre » et affranchi, me semble être la solution, la porte de sortie, le chemin vers lequel tendre… à titre individuel et au niveau de la société !
Nous ne sommes d’ailleurs pas totalement dans le premier cas aujourd’hui, il y a beaucoup de retour au légalisme, des règles pour tout qui pointent différentes communautés et type de personnes ; mais c’est surtout pour préserver le système, de la même manière qu’on habille d’humanisme, de droit de l’hommisme, de liberté,.. un certains nombre de choses. Cette « technique » notamment utilisée par l’UMP ne peut que, à terme, amener de plus en plus de gens vers le FN, qui lui, en prime, a économiquement un projet radicalement différent (à mon sens un retour à l’ordre ancien…à voir).
Bien sûr, dans tout ce qui précède, il y a des simplifications, des raccourcis, des caricatures, mais l’article est déjà bien long et des choses me dépassent bien évidemment encore. Je ne cherche pas à tout comprendre, tout analyser pour faire de l’histoire, pour trouver un idéal ; juste pour montrer que cet idéal est possible, qu’on ne le vit pas et pour éviter qu’on rebascule dans ce qui pourrait sembler « moins pire » faute d’autres possibilités. Certes, ce n’est pas un projet « politique » (j’ai des idées concrètes aussi mais ce n’est pas l’objet ici !! lol) mais un projet de société : remettre l’Homme au centre de la vie, pas « chacun » mais « tous », changer nos mentalités, réveiller ce qui nous semble bon « naturellement » mais impossible à vivre aujourd’hui, sortir de ce « narcissisme » (conséquence de l’individualisme) qui pousse beaucoup à vouloir faire valider et accepter leurs idées plutôt qu’à partager et à mettre en avant ce qu’on a de commun : l’envie de plus de liberté (réelle), de plus d’égalité (ce terme est à bien définir, pas « tout le monde pareil » mais tout le monde bien dans ce qu’il fait, dans ce qu’il vit, dans ce qu’il a pour vivre…. Et là il faut aider les pauvres comme les très riches qui ne savent plus que faire de leur argent ou le dépensent de façon malheureuse pour eux même !!), plus de fraternité et d’Amour (oui je sais ça fait niais, parce qu’encore une fois, on réfléchit peu à ce qu’est l’Amour véritable, celui qui édifie l’autre, pardonne, demande pardon, dit franchement ce qu’il pense avec la volonté de faire grandir l’autre et de pas le casser, celui qui sait être dur pour faire prendre conscience sans remettre en cause la relation et ce qu’il pense de la personne,…… loin du pays des bisounours qui nous apparaît quand on parle de ça, quoi !!).
L’écologie politique, le remise en question du « toujours plus de croissance », la création/restructuration d’entreprises plus justes et qui produisent avec des visions différentes,  … me semblent de bons « chantiers » auxquels on pourrait s’atteler pour amener cette transformation des mentalités et changer le pessimisme ambiant qui fait de moins en moins croire en l’Homme. Les nombreuses personnes qui se donnent dans les associations (à but nationales comme internationales, des projets pour l’aide au développement des pays du tiers monde aux associations d’aide alimentaires,…) pourraient être des éléments déclencheurs pour motiver, montrer la voie et donner l’exemple du bien être que leur procure cette envie de « donner », de partager, d’aider. (en faisant attention à la « récupération » qui peut être faite de ces associations…. C’est pour cela qu’il faut une réflexion de toute la population, une écoute de chacun et un maximum de décisions assumées et voulues par le plus grand nombre ; à condition qu’elles soient argumentées, expliquées, critiquées, …).
Si nous sommes nombreux à rêver d’un monde meilleur, différent, avec beaucoup de points communs sur les grandes lignes, sur «ce à quoi il devrait ressembler »,.. pourquoi ne pas tenter de le faire ?