dimanche 27 février 2011

Questionnement au sujet d'une histoire...

Avant propos : Bon… je devais parler de Black Swan (un film top à voir absolument) et puis… me voilà préoccupé par un sujet et du coup, je vais écrire là-dessus pour poser les choses et tenter de clarifier ce que je pense. Encore un sujet de religion, de foi, de loi et donc quelque part de politique : oui, ce sont un peu des obsessions chez moi !! (Le cinéma aussi mais j’avoue que parler du film correctement nécessite de raconter l’histoire et donne un axe de lecture, le mien, ce qui n’est pas bien pour ceux qui ne l’ont pas vu, alors autant attendre un peu… Bon, certes, c’est une excuse, peu de personnes risquent de lire ces lignes et  il me suffirait de déconseiller fortement la lecture à ceux qui n’auraient pas vu le film !! mais bon…).



Ce qui m’a poussé à écrire c’est une histoire que l’on m’a raconté, un constat qui en découlait et des conséquences pour chacun et notamment pour une assemblée (ce qu’on appelle une église au sens habituel du terme), mais qui peut s’appliquer à tout groupe et par là même à la société.


L’histoire

 Un professeur dans une grande école en post bac, demande à ces élèves de faire des exposés. Pendant 4 heures le samedi matin, les élèves par groupes passent chacun leur tour pour faire leur exposé. Et ce professeur constate que les élèves, une fois leur exposé passé, s’éclipsent et ne suivent pas ceux des autres. Interpelé, il demande à un groupe pour quelles raisons ils s’en vont et chacun de répondre par une excuse plus ou moins valable censé justifier leur départ. A la fin du cours, une élève vient voir ce professeur et lui dit qu’elle comprend le fait qu’il soit attristé – ce qui n’était apparemment pas le cas – mais qu’il ne fallait pas, que ce n’était pas de sa faute, que c’était comme ça dans tous les cours, et qu’il n’avait pas à se sentir responsable personnellement de ces départs. Elle lui dit aussi que tout ceci est dû à l’école et à son fonctionnement, aux enseignants qui manquent de « sévérité », ne font pas appliquer les règles et même ne les appliquent pas eux même pour certains, …

Mes conséquences pour ce cas concret

D’une telle situation, nous pouvons déduire de nombreuses choses, être d’accord avec cette jeune fille, revoir l’autorité, être plus exigent, plus rigoureux, … Mon premier réflexe, à moi qui suis aussi professeur, c’est de regarder pourquoi dans mon cours des élèves s’en vont, de voir ce que j’ai mal fait (le fait que ça se passe dans d’autres cours complique certes ma situation mais après tout, ça se passe aussi dans le mien et c’est ça qui me gène !!) et certainement pas d’en conclure que je n’ai pas été assez sévère (j’essaye d’appliquer les règles de l’école, pour la cohérence, dont je reparlerai tout à l’heure ; mais ceci fait, je ne considère pas que rajouter des règles, des lois, … soit la meilleure et la première des solutions, surtout dans la situation actuelle de la France). Déjà, je vais essayer de me mettre à la place de mes élèves, de voir ce que j’aurai fait, si je serai parti ou non et pour quelles raisons (rester parce qu’on va se « faire gronder » ou pénaliser ne me semble pas la meilleure des raisons et c’est parfois pour çà qu’on reste quand on est étudiant !), etc… Et puis, je  vais essayer de  pointer ce qui me dérange vraiment dans cette attitude. Dans le cas présent, en ce qui me concerne, surtout 2 points :
1.      C’est un manque de respect pour les autres groupes qui ne sont pas encore passés.
2.      Les choses à apprendre, comprendre, dans les exposés des autres ne le seront pas (ou alors il faudra un travail personnel, qui ne sera pas forcément fait… ceci dit, le 1er point est vraiment ma priorité en ce sens que quelqu’un peut partir et bosser, reprendre l’exposé, faire des recherche, tandis qu’un autre peut rester et... ne rien écouter ce qui  est finalement moins bien concernant ce 2ème point !).
Ensuite, il faut tout mettre en place pour que les élèves comprennent ces deux points et là, mon rôle de professeur est de les mettre dans des situations qui montreront ou feront ressentir ce manque de respect et/ou pointeront les lacunes dues à la non écoute des exposés (ceci pointera aussi ceux qui auront « rattrapé » leur absence et permettra une discussion avec eux, puisque seul le 1er point me pose problème dans ce cas !). Là, de nombreuses possibilités s’offrent à nous, à adapter selon le type d’enseignement, la classe, le professeur (chacun peut être plus ou moins « bon » suivant la solution choisie, il faut être cohérent, « incarner » cette solution, qu’elle aille avec la personnalité de ce profeseur,…),…. L’essentiel n’étant pas obligatoirement que les élèves restent chaque fois à la suite (si c’est pour rester et ne rien suivre, quel intérêt ?? C’est justement le défaut de la loi ! Et là on parle d’étudiants pas de 5ème, ni de gens qui n’auraient eu aucune éducation et ne sauraient pas les choses !! D’ailleurs s’ils se sentent tous obligés de donner des excuses plutôt « valable » c’est qu’ils ne sont pas tout à fait à l’aise avec le fait de partir). Le but n’est pas non plus qu’ils comprennent tous et tout de suite les choses ; mais que ça les marque, les fasse réagir, les « percute » pour qu’ils s’en rappellent, réfléchissent, avancent et peut être acceptent cette idée plus tard. (En ce qui me concerne, certains professeurs m’ont fait prendre conscience de choses bien après, quand je ne les avais plus, alors même que leur attitude et leurs façon d’agir avaient pu me saouler parfois !!).


A une plus grande échelle

Cette attitude est pour moi le sens ultime de mon métier : ne pas faire des hommes capables de se plier à des règles et de « bien » se comporter (avec de bonnes guillemets sur le « bien » !!) mais des personnes qui connaissent les règles d’une vie en communauté (l’école dans laquelle je travaille en l’occurrence) et les règles de l’état (qui s’appliquent bien sûr toutes à cette « communauté ») et qu’ils les questionnent, les appliquent, les critiquent, s’affranchissent de celles qu’ils peuvent (par exemple certaines règles de l’école qui n’auront plus court ensuite dans la vie adulte)... Des personnes qui comprennent qu’il faut des « règles » dans nos vies personnelles mais qu’il faut les choisir (à titre individuel, des codes de conduite, des choses à faire et à ne pas faire,…) et qu’il faut des règles de société pour le bien-être de tous qu’il faut appliquer, même si parfois elles sont contraignantes, aberrantes, mais qu’on a le droit de se « battre » (politiquement) contre, de faire réfléchir, … Moi, je dis parfois que je n’accorde pas d’importance à des règles du règlement intérieur (l’interdiction de mâcher du chewing gum par exemple) mais que je les applique et les fait appliquer pour le bien de la communauté (je n’ai que du lycée, ce serait certainement différent au collège). Et puis je leur montre les règles de chacun et celles auxquelles moi je ne suis pas soumis, compte tenu de ma place (et non par « passe droit » ou à cause de l’autorité) ; par exemple quand je laisse connecté mon téléphone en salle informatique pour être joint par le responsable informatique, ou autre...
Chaque groupe humains (associations, entreprises, …) a des règles, des codes, et accepter de faire parti de ce groupe c’est respecter ces codes, ces règles,… même si à titre individuel, ils ne font pas sens ou sont même complètement ridicules. Ceci dit, en entrant dans ce groupe, chacun a le droit aussi (et le devoir selon moi) de questionner, de remettre en questions, de faire bouger les lignes, de forcer à revenir sur des choses ou à les assumer, … C’est ce qui fait avancer le groupe !! Et pour la société (la France par exemple) c’est pareil : nous devons appliquer la loi, accepter mais faire évoluer, faire bouger, … et, dans une bonne démocratie, c’est le peuple qui fait les lois, les valide, les supprime, les change,… !!! Je peux, par exemple, être contre la peine de mort dans un pays qui la pratique, le dire, tenter de convaincre un maximum de personne de changer, etc… mais je ne vais pas pour autant tuer les bourreaux ou que sais-je : la loi est mauvaise selon moi, je lutte mais je suis citoyen donc… je dois accepter ou partir !! Le problème est quand les décisions prises, les lois, les règles, le fonctionnement,.. ne sont plus décidés, choisis, validés par le peuple souverain (et là il y a bien du travail dans notre propre démocratie !!).  – je ne dis pas ici qu’il ne faut jamais « désobéir », volontairement, de manière assumée pour montrer sa désapprobation, la « désobéissance civile » est parfois nécessaire et utile, mais partir sur ce point nous entrainerait encore loin… et j’ai déjà beaucoup de choses à dire ici !! –

Homélies / Prédications et Vérité

Cette histoire a été racontée lors d’une prédication dans une église chrétienne (en l’occurrence, celle où je vais régulièrement et dont je suis membre). Connaissant bien la personne qui a prêché, je sais qu’elle n’a pas voulu complètement dire les choses dans le sens où je l’ai compris et ce que je vais dire sur la suite n’est pas le fond de sa pensée mais une interprétation possible de ces dires et qui me dérange. (Il a d’ailleurs par deux fois dit lors de sa prédication : « prenez ce qui vous parle, ce qui vous semble venir de Dieu, accepter d’être bousculé mais enlevez tout ce qui vous semble faux ou que vous ne comprendriez pas ou mal »).
Tout le problème est que le chrétien est souvent très attaché à la chairE alors que Paul nous encourage à abandonner la chair (jeu de mots, certes, mais qui au-delà de la blague me semble fort à propos ). La personne qui prêche, étant censé amener un message venant de Dieu, on a du mal à le contester, le critiquer (au bon sens du terme), le questionner,… et on prend souvent les choses comme « parole d’évangile » (c’est le cas de la dire !! Je reviendrai un jour sur la bible et son contenu d’ailleurs…). La hiérarchie existe bien sûr dans l’église comme dans nos sociétés et ce n’est pas vraiment une bonne chose ; il ne faut pas confondre les « responsables » avec des « maitres » (d’ailleurs les religions ont souvent eu des assemblées organisées à l’image de la société dans laquelle elle évoluait, et ce, depuis les origines ; les chrétiens, à partir des années 330 après JC, n’ont absolument pas dérogé à cette règle, bien au contraire !!).
Tout ce que j’ai écris précédemment sur le débat, l’esprit critique, le fait de rentrer dans la pensée de l’autre puis de critiquer, de remettre en questions, d’aller plus loin ou de refuser,.. s’applique aussi à une prédication ou une homélie, bien sûr et ce, grâce à ce que j’ai expliqué aussi dans un article précédent : la vérité du chrétien est unique et ce n’est pas une doctrine mais une personne « Jésus » ; ce qu’il faut rechercher par-dessus tout c’est une relation avec Dieu, à partir de là, réfléchir, questionner, …n’a pas à nous faire peur !! D’ailleurs, Jésus, qui enseignait surtout en parabole, ce serait peut être arrété à l’histoire du départ et aurait laissé les gens réfléchir et en tirer des conséquences !! Quel pédagogue ! Quelle confiance en l’esprit critique humain ! (oui c’est mon modèle, j’adore sa façon d’agir… mais il faut lire et se faire sa propre opinion et ne pas gober ce que d’autres disent de lui en le caricaturant souvent ou en le rendant « commode » pour leur façon de voir les choses !!).
L’histoire est une histoire (oui bon…), un fait, une situation qui a eu lieu ou qui est possible (comme quasiment toutes les paraboles) ; elle entraine pleins d’interprétations et de conséquences ; et en donner une ou donner une/des conséquence(s) n’est pas donner une vérité absolue ! On me rétorquera que Jésus expliquait les paraboles à ces disciples ; certes, et souvent les membres d’une assemblée sont un peu les disciples de ses responsables (un bien ou un mal ? en tous cas à réfléchir… à creuser plus tard !), mais dans ce cas, prenez les explications des paraboles et voyez si le message de Jésus est « enfermant », précis, un brin culpabilisant,… comme ça arrive assez régulièrement chez les chrétiens !


Retour à notre histoire

De cette histoire, on peut tirer 2 conséquences :
·         il faut des règles claires et appliquées ;
·         il faut des « responsables » attentifs à l’application et qui appliquent eux même les lois ;
Bon.. à la lecture de ce que j’ai écris précédemment, on comprendra que je ne suis pas complètement contre, pas complètement d’accord non plus et que j’attend quelque chose de plus large. Ceci dit quand on dit ça aux gens, la plupart acquiescent (en tous cas ce fut le cas dimanche dernier et ça le serait aussi à mon avis avec la plupart des gens). La question qui vient ensuite est « quelles règles ? » « Comment vérifier que les responsables les appliquent ? »… Les conséquences données (pour ce que j’en ai compris) par le responsable qui parlait étaient, pour l’église, de cette ordre là et ensuite : « prenez la bible, les règles sont dedans »… et de prendre des exemples d’églises « permissives » ou d’églises dont les responsables n’appliquaient pas les « lois » et qui en arrivaient à n’importe quoi. Finalement dans notre France actuelle, on a les mêmes causes qui amènent les mêmes conséquences et tout ceci est finalement un problème de démocratie, un problème de « groupe d’humains »,… La grosse différence, c’est que quand on parle de foi, et surtout de religion et bien les règles sont censées être connues, fixées, non négociables, non discutables… et on peut facilement en pointer 2 ou 3 qui auront le consentement de la plupart des gens (l’adultère fut un exemple convainquant). Or, je pense que ceci va à l’encontre du message de Jésus et qu’on y revient toujours par PEUR , peur que les gens s’égarent, peur d’un manque de « sainteté », peur de ses propres défauts / travers,.... C’est d’ailleurs pour ces mêmes raisons qu’on rajoute des lois (notamment en France, des lois sécuritaires !) quand la société va mal !! (cette peur fut présente très vite, même Paul est parfois géné avec certaines églises… mais dira quand même TOUT M’EST PERMIS mais tout ne m’est pas profitable : donc à chacun de se questionner sur ce qui n’est pas profitable et non à des gens de donner des règles de conduite).


Ma vision du message de Jésus

Le fait que tout ce que je viens de signaler est très proche du fonctionnement de notre société, ne me rassure pas sur le côté « spirituel » de tels visions des choses.
Jésus comme je l’ai déjà rappelé donne UN commandement qui contient tous les autres ; et il a donné un commandement « semblable » (voir mon article précédent). Et il dira « je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir ». De cette phrase, certains en ont déduit qu’il fallait appliquer la loi et pas qu’elle découle pour nous de notre relation directe à Dieu et de notre Amour pour Lui, pour nous même et pour les autres (permise après Jésus car avant il y avait un voile dans le temple entre là où le peuple pouvait aller et le lieu saint ; inaccessible pour le plus grand nombre ! Ce rôle prépondérant du « prêtre » est resté très présent dans beaucoup d’assemblée chrétiennes d’ailleurs). Pourtant, je vois peu de chrétiens faire Shabbat le samedi, ne pas manger de porc, lapider des femmes, appliquer le « œil pour œil, dent pour dent », … Alors on me dira « non juste les 10 commandements » : que ça ?? Mais combien de société les appliquent déjà ? Et là vient pour moi la force du message de Jésus : il est d’une exigence rare car tout est du domaine de notre relation et notre amour de Dieu, des autres et de nous même !! La loi pervertie l’homme car elle est limitée et/ou impossible à appliquer et faire appliquer (quand elle devient énorme et qu’elle essaie d’être très exigeante et de traiter tous les cas) ; que l’homme peut toujours « paraître » bien selon la loi (surtout si ses travers ne sont pas « sociétalement condamnable »), qu’elle est soumise à des interprétations (« ne pas se tourner vers des idoles » pour certains peut devenir « ne pas avoir de conduite addictives,…), à des dérives, à des abus ; que l’homme peut s’en servir pour contrôler et dominer d’autres hommes (comme, par exemple, dans certaines sectes ou églises à comportement sectaires),…
Jésus donne ce commandement qui implique une bonne interprétation de la loi et qui est plus exigent car :
1.      Chacun est ramené à sa relation à Dieu, à son examen personnel,… et ce n’est pas en appliquant bien quelques choses qu’on peut se dire « c’est bon ! »
2.      Personne ne peut juger un autre (car justement il n’y a pas un ensemble de règle) et l’amour pour les autres, Dieu et soi est quelque chose de difficilement quantifiable ou vérifiable (faire des bonnes actions, être « tout calme », sourire, aider,… peuvent être fait dans de mauvais buts !).
3.      Jésus montre que va plus loin que la loi (aimer ses ennemis, ne même pas regarder avec envie la femme de son voisin, … ) et que TOUT LE MONDE est coupable ou alors n’est pas assez exigent dans l’Amour qu’il vit !
Ce dernier point peut paraître culpabilisateur mais il est fait pour ceux qui se croient « arrivés » qui pensent être bons, et surtout qui du coup se permettent de juger les autres, de se sentir « supérieurs » et d’imposer leurs règles aux autres (comme les pharisiens de l’époque !). La mort de Jésus pardonne tous les êtres humains et enlève toute culpabilité !! Le but n’est pas d’ « être bien » mais de vivre une relation d’Amour la plus parfaite, intime et exigeante possible !! Ce n’est pas notre bonne volonté, notre mérite, notre force qui nous affranchi mais notre relation à Dieu ! C’est en le recherchant et en recherchant l’Amour que nous devenons « saints » et non en « paraissant » des hommes biens.


Retour à notre prédication

Une mauvaise (selon moi) compréhension de tout ça et/ou une peur que les gens s’égarent amène très vite à du légalisme ou a des phrases du type « on dit souvent l’Amour de Dieu, oui mais bon ce n’est pas suffisant ; il est aussi juste »… Ce qui va à l’encontre de « Dieu EST amour », « Celui qui aime est né de Dieu et connait Dieu » et de ce que dit Jésus du commandement nouveau qu’il donne qui CONTIENT tous les autres !!
Oui l’Amour suffit encore faut il rechercher un Amour véritable. Il faut sortir du cliché où quelqu’un qui aime est limite un niais, avec tout le temps le sourire, calme, … Non, Jésus s’emporte violemment contre les marchands du temple et les aime !! Il replace très correctement et à leur propre jeu les pharisiens (ce sont parmi les seuls fois où Jésus utilise les écritures de la Thorah ! Il n’en balance pas des chapitres à ses disciples, à la foule ou à ceux qu’il guérit !). Aimer c’est aussi être exigent, porter l’autre, être ferme,… mais jamais se placer « au dessus ». Si je me sers de mon autorité pour recadrer l’autre alors, surtout dans l’église, j’induis que ma vision est la bonne, que j’ai raison, qu’il faut m’écouter et me suivre,…et là cela devient un problème. « Soyez soumis LES UNS LES AUTRES » pas « certains à d’autres ». Et même de très jeunes convertis peuvent recadrer des très anciens dans une assemblée !! (en théorie… mais en pratique, on en est souvent loin !!).


Mes conséquences

On va me dire « c’est bien beau mais sans règles, c’est l’anarchie ». Bon je ne dirai pas ici que l’Anarchie est une aberration et une mauvaise chose (ce thème nécessite plus que quelques lignes… et je me suis déjà beaucoup étalé !!) mais en tous cas, je comprends que sans règle les choses peuvent être complexes ! De plus, on me dira que Paul donne des règles de conduites (d’ailleurs, il cite des choses mauvaises qui ont été reprise dans la prédication dont je parle et qui condamne par exemple… les efféminés !! bon c'est-à-dire ? ) ; il dit par exemple que les femmes doivent se taire et porter le voile dans l’assemblée , fort heureusement ceci n’est pas (plus) appliqué dans de nombreuses assemblées (je n’ai rien contre le voile mais contre l’obligation de la porter !! D’ailleurs si une femme musulmanne venait dans une église chrétienne, les avis des gens seraient intéressants à écouter !!) et c’est incohérent avec un autre passage où il dit « dans l’esprit il  n’y a plus ni hommes  ni femmes, ni serviteur ni maitre,… » . A moins que les églises à qui il impose cette règle ne vivent pas en « esprit », ce qui n’est pas dans la bouche de Paul (et dans la mienne) leur faire un compliment !!
Il s’avère que Paul écrit à des assemblées et il écrit des choses différentes (même si l’esprit reste souvent le même) à différentes assemblées !! Il écrit même à Thimothée, son « disciple », celui qu’il « forme » et prépare à prendre sa suite. Et il donne à chacun ce qui lui semble bon ; nous devons, nous, nous servir de ces exemples pour avancer, comprendre l’esprit dans lequel ces choses sont faites,….


Le « bon » fonctionnement d’une assemblée

Une assemblée est une société, elle doit avoir des règles, des codes,… ses responsables doivent les appliquer et faire en sorte qu’elles soient appliqués… je pense que les assemblées chrétiennes doivent être démocrates, que les gens doivent être responsabilisés, doivent avoir un impact sur le fonctionnement, les règles,… que les responsables doivent être choisis par les membres et qu’ils ne doivent pas être immuables, avoir toujours raison, … et si l’assemblée se « plante » (grande peur de beaucoup) et bien il vaut mieux que ce soit en concertation, en groupe, qu’en suivant une personne ou une poignée de personne qui ont autant de chance de faire planter tout le monde (voir plus selon moi). De plus, cela responsabilise chacun et évite les boucs émissaires. Combien de fois, j’ai vu des gens donner les pleins pouvoirs à des responsables, même personnellement, les laissant diriger et conditionner leur propres vies et, quand ce responsable fautait, tombait, … les entendre se plaindre !! « Il avait la main mise sur nous » mais souvent c’est nous qui laissons faire et incitons même !! Je ne dis pas qu’il n’y a pas de gourou et autres mais, hormis des cas particuliers, le choix est souvent laissé et il faut toujours plutôt regarder sa responsabilité que celle de l’autre (la poutre dans notre œil avant la paille de l’autre !!).
De plus, pour ceux qui croient au diable (je ne parlerai pas ici de ce sujet, long et très complexe…mais donnerai entre parenthèse une autre vision possible, complémentaire), il est évident que « donner les pleins pouvoirs à un homme » fait que Satan va l’attaquer en priorité (qu’il va de toute façon devenir vite trop orgueilleux, c’est dans la nature de l’être humain, comme la soif de pouvoir, donc si on l’encourage….. !!) et que si sa chute entraine un dérèglement complet de l’assemblée et une chute de beaucoup de membres, il va devenir une priorité !! Le « mal » va s’acharner plutôt contre lui (ou notre attitude va le pousser à rentrer dans des travers quand bien même cette personne cherche à les éviter !).  Personne n’est parfait et tout le monde, même le meilleur, même choisi par Dieu,… peut tomber ! (la bible regorge d’exemple). Et je pense que c’est parfois saint qu’une personne tombe ou un groupe de personne quand ils ont ou prennent ou qu’on leur laisse un trop grand pouvoir ! (car c’est un péché – au sens ou ça coupe la relation avec Dieu, les autres ou soi -  pour l’assemblée, pour les membres et pour les responsables).


Les « règles »

Je suis donc pour une « démocratie » dans l’assemblée (en même temps, encore une fois, c’est le système dans lequel on essaye de vivre en France !!) MAIS les règles ne sont pas DIVINES !!!! Tout ce qui est bon pour une assemblée n’est pas un ensemble de choses que tout « bon chrétien » doit appliquer !! C’est un code au sein de l’assemblée et que chacun accepte et applique si possible dans sa vie, au moins au sein de l’église ! (on ne fume pas dans une église, on ne le faisait pas au temps où c’était autorisé dans les lieux publiques ; pour autant des chrétiens fument !!).
Pour prendre un exemple, dans une église, dès qu’il y avait un repas organisé, il n’y avait jamais d’alcool. Jamais. Un jour, quelques uns se sont posés la question et d’autres se sont offusqués de ce questionnement « ben non c’est interdit, ce n’est pas bien,… ». Après un peu de recherches, ils se sont aperçus que, dans cette assemblée, par le passé, plusieurs membres étaient d’anciens alcooliques et avaient décidé, pour les aider et ne pas les inciter, de s’abstenir d’en prendre lors des repas partagés ensemble (pour ne pas être une « occasion de chute »). Cette « règle » était très bonne, compréhensible, louable,… mais n’avait plus aucun sens dans la situation actuelle. Et le vin repris sa place lors des repas (ouf !! un bon fromage avec du vin quand même !! et puis en tant que Chrétiens, pas d’alcool et surtout pas de vin… c’est abusé !! lol) .
Si demain, des membres d’un assemblées sont très touchés par l’écologie, ils feront appliquer des choses en ce sens dans leur assemblée et c’est très bien, mais pour autant on peut sensibiliser des gens à cette causes, montrer que cela peut être un péché (destruction de l’œuvre de Dieu donc… limite pour vivre une réelle relation d’Amour avec lui), … mais ne pas dire ensuite « si tu ne fais pas ça, tu n’es pas chrétien » ou tout autre culpabilisation même (et surtout) indirecte dans ce sens (en général, il y a beaucoup de gants de mis mais me résultat est le même)!!


 Bilan

Ce que je viens de (amplement !!) développer me semble assez fondamental ; c’est aussi une des raisons pour laquelle certains sujets sont rarement discutés et débattus dans l’église (politique, économie, écologie,…), parce qu’on ne peut soi disant pas amener une « parole de Dieu », une « Vérité » ; or c’est le cas sur presque tous les sujets !! Ou alors on a une seule prédication à faire : raconter la vie de Jésus, le sens de ce qu’il est venu faire, le « chemin » vers Dieu qu’il est… et basta !!
Tout ce que je dis (je le redis encore) n’est bien sur pas la vérité, ni des vérités, mais une piste de réflexion, le fruit de mes lectures, de mes pensées, de mes discussions et surtout de ma relation à Dieu ; et bien sûr il faut peser, réfléchir, accepter de rentrer dans ma vision des choses pour la critiquer (de façon constructive), la remettre en question, etc…

jeudi 17 février 2011

Ce à quoi j’exhorte les lecteurs

Avant propos : Certes, j’ai déjà écris un long article il y a peu mais comme je vous l’avais dit, j’ai un trop plein de choses en tête qu’il me faut poser,  structurer, … de plus, j’avais déjà des écris de précédentes réponses sur Facebook ou d’autres blog, et je me dis « Autant tout centraliser ici ». Pour finir je suis en vacances et peut passer davantage de temps que d’habitude, donc autant se lancer vraiment pour qu’il y ait de la matière !
Je ne suis pas du tout un spécialiste des blogs et du coup ne sais absolument pas si il faut faire des dossiers, par thèmes ou garder les choses par jours (les 2 en même temps me sembleraient cool), de plus la présentation est certainement perfectible, des illustrations seraient bienvenus (amis photographes !!),… je suis vraiment preneur de tous conseils, critiques, aides. Merci de m’envoyer ça sur mon adresse mail (cyrd@gmail.com).


Avant de commencer à écrire davantage sur différents sujets, différents points de vu, … j’aimerai mettre aux points certaines choses et c’est l’objet de cet article. Tout ce que je vais écrire, particulièrement sur le sujet de la foi et de la religion –  sur lesquels des gens vous diront avoir la vérité (qui sont souvent au final DES vérités) –, est purement personnel, le fruit de ma réflexion, de ma relation à Dieu, de mes lectures (y compris bien entendu de la bible).
J’aimerai aussi définir « Chrétien non religieux de gauche », il y a des pistes dans cet article mais j’y reviendrai peut être un peu plus précisément prochainement.


Vérité et Chrétienté…

 « LA » vérité, pour un chrétien comme moi, est unique et ce n’est pas un raisonnement, une doctrine, un ensemble de règles, de certitudes,… mais une personne : Jésus (« je suis la vérité, le chemin et la vie » dira t’il). A partir de là, Lui étant le Chemin qui nous conduit au père (Dieu), c’est à travers ce chemin et dans la relation qu’Il nous permet d’avoir directement avec Dieu, que se trouve la vérité. De plus, Jésus EST Dieu, Dieu ayant pris une apparence humaine et à partir de là, tout raisonnement, réflexions, théories,... deviennent directement faux car tout ceci dépasse la compréhension humaine des choses, la « logique », et encore une fois, seule cette « relation » avec Dieu nous donne des réponses.
Mais certains donnent (ou imposent) ces réponses de Dieu comme des vérités absolus, alors que, de la même façon, ces réponses sont des compréhensions, des interprétations humaines de choses qui ne sont pas compréhensibles ! (la « réponse de Dieu » est Vérité et elle est dans une relation avec nous, dans un « léger murmure » comme pour Moïse, une ressenti spirituel ; elle n’est jamais un ensemble de « logiques » et de raisonnements. C’est ce que nous en concluons qui le devient !). Ce qui ne diverge pas dans ce que « donne » Dieu, c’est l’ « esprit » de ce qu’il nous demande. « Aime ton prochain comme toi-même » (ce qui met en relation deux choses : la façon dont on aime les autres ET celles dont on s’aime soit ; l’un ne doit jamais être supérieur à l’autre « comme ») et « tu aimeras le seigneur ton Dieu de toute ton âme de tout ton être et de toute ta force ». Ces deux commandements que Jésus décrit comme « semblables » (mathématiquement « équivalents » : chacun des deux implique l’autre) contiennent tous les autres ! La loi a été faite pour donner de l’Amour sur terre, tout détournement ou application qui irait contre ça ne viendrait pas de Dieu et doit être revu (ce que Jésus fait parfois… notamment quand il permet de manger pendant le Shabbat ou de guérir quelqu’un ; quand il demande d’aimer même son ennemi allant au-delà de la « loi du talion »).
Ce paragraphe amène bien évidemment à la question de la trinité, des trois visages de Dieu : le père, le fils, l’esprit ; très complexe à comprendre (car incompréhensible) et qui a amené de grande discordes chez les premiers chrétiens, et même longtemps (on l’observe avec la difficulté d’écrire un « Credo », où chaque mot est pesé soit pour contrer certaines visions considérées comme des dérives, soit pour ne pas froisser certains). Je reviendrai sur tout ça un jour mais ce n’est pas l’objet de cet article.

Positionnement politique

Tout ça pour dire, que je donne mon point de vue, non comme une vérité établie mais comme une piste de réflexion. Il en va de même, et c’est encore plus évident, dans tous les domaines et particulièrement en politique : aucun système n’est parfait, aucun parti n’a raison, etc… mais il faut chercher ce que serait notre idéal (à titre individuel), le monde le mieux possible, construire ce monde dans sa tête,… et ensuite chercher des moyens d’obtenir ça concrètement, « choisir » les hommes et les partis les plus à même d’aller vers cet idéal (c’est très dur aujourd’hui…) ou alors choisir de ne pas s’impliquer, de ne pas cautionner,… Certains, comme moi précédemment, sont des ayatollahs du vote, considérant qu’il est nécessaire si on veut pouvoir s’exprimer, de prendre position, de voter,… Je vous renvois à un livre très intéressant sur ce point d’Alain Badiou De quoi Sarkozy est-il le nom ?, dans lequel il explique, bien mieux que je ne le ferai, pourquoi il ne vote plus. (Ce livre parle aussi de l’idéologie, un mot qui fait peur, comme étant un « idéal personnel » à fixer, à rechercher pour ne pas le perdre de vue dans les applications concrètes).

Parenthèse sur le vote en France

De manière évidente et bien moins complète que Badiou, je pense que le simple fait de se retrouver au 2ème tour avec deux personnes dont on ne veut pas, pose cette question de l’abstention et le système de vote français a un gros problème – au moins – : le vote blanc n’est pas pris en compte !! Si un jour, 75% de la population votait blanc (c’est purement théorique mais…) et bien le résultat des élections serait malgré tout 51% pour l’un et 49% pour l’autre, enfin un résultat dont la  somme fait 100. Et force est de constaté qu’on se penche peu sur le vote blanc mais beaucoup plus sur l’ « abstention » qui focalise toute les attention dès la demi journée de vote !! De plus, en ce qui concerne la présidentielle, le vote en 2 tours est assez inefficace : des gens peuvent ne pas être au 2ème tour à quelques voix près (ce ne sont que les 2 premiers quelque soit l’écart !) et la peur de certaines combinaisons ou de certaines personnes au 2ème tour incite au « vote utile » qui ne me semble avoir aucun sens ! Une « barre » à franchir pour être au 2ème tour me semblerait mieux, quitte à faire un 3ème tour. L’exemple de 2002 devrait être pris en compte et faire réfléchir, 1995 aussi avec un Balladur pas si loin des deux autres,… En 2007, on s’apercevait que, selon les sondages (il faut toujours bien s’en méfier) Bayrou pouvait battre Sarkozy mieux que Royal mais… ne passait pas au 2nd tour !!! (Je ne donne pas d’avis politique dans cette partie, juste des constats pour illustrer mon propos).

L’idéologie

J’ai été très marqué dans le livre de Badiou par cette notion d’idéologie. Rechercher ce qui nous semble idéal, ce qu’on aimerait atteindre, sans trop se soucier du contexte actuel autrement que pour l’observer comme des faits historiques, et construire sa pensée (mais pas prendre en compte ces « contraintes » pour poser son idéal). Choisir le primordial, l’essentiel, ce qui nous construit, ce qu’on rêverait, la vie qui nous paraît la mieux (pour soit et surtout avec les autres ; en tout cas dans mon « idéal » !), les choses indiscutables, intolérables,... C’est cet idéal qui se laisse percer, bousculer, qui s’affirme, qui s’affermi quand on lit les intellectuels, des philosophes, des politiques au vrai sens du terme (ceux qui savent un peu élever leur pensée…) et c’est lui aussi qui a le plus besoin de temps, et que le débat oral (le « match » : cf mon article précédent) a du mal à bouger (et heureusement !).
Cette démarche évite d’accepter ou d’adhérer à certaines idées, certains parti, … par le fait même qu’ils vont à l’encontre de choses fondamentales dans notre « idéal » et que même si « des choses » auront des résultats concret proches de ce que l’on recherche, les moyens d’y accéder ou certaines idées sont totalement à l’encontre de notre vision. 
Pour mieux comprendre, je vous invite à lire ce livre de Badiou qui va bien plus loin que le "provocation" de son titre. 

Deux exemples

Pour prendre un exemple extrême et fort visible – ça ne l’est pas toujours autant – : beaucoup de choses étaient positives dans le nazisme : croissance, redressement du pays, baisse du chômage, … mais des choses intolérables et contre l’ « idéal » de beaucoup de personnes devaient rendre cette vision et ce projet non acceptables, non soutenables et même condamnables ! (je parle ici du projet de départ, des idées affichées d’Hitler avant et peu après son arrivée au pouvoir, de « Meine Kampf »,… et pas de ce qui fut visible et concret ensuite, surtout après la guerre et sur lequel quasiment tout le monde s’accorde aujourd’hui). L’idée de repousser la haine de l’étranger, du faible, d’une communauté, de donner les mêmes droits, les mêmes devoirs, de considérer que tous les hommes sont égaux,…. permettaient de ne pas adhérer au nazisme et de le combattre. (je ne dis en rien que j’aurai fait mieux à leur place, j’essaye d’en tirer des leçons et de voir en quoi cela a du sens aujourd’hui).
Un autre exemple simple de pensée que l’on peut avoir et que je pense partager avec beaucoup de monde « Le travail est fait pour l’Homme et non l’Homme pour le travail ». Le simple fait de poser cette idée évite de faire un certains nombre d’erreurs et d’accepter beaucoup de choses. Par exemple, rendre des boulots inhumains !
Un gars dans une agence de télécommunication qui vend des téléphones et ne peut : ni vous aider si il est en panne, ni vous proposer de meilleurs offre (il faut pour cela avoir en ligne son « suivi conso »), ni gérer les assurances qu’il vous vend,… on peut se dire que ça lui donne moins de boulot mais… dans quel état récupère t’il les clients !! Pendant ce temps, notre gus de l’ « assurance » (ce n’est pas le même que celui du « suivi conso » bien sûr !!) se tape que des gens énervés, choqués, tendus,… toute la journée car il ne gère QUE ceux qui ont « perdu, cassé, se sont fait voler » leur portable. Quelle vie !! De plus, il est impossible de voir ces gens en direct et chez certains opérateurs, les employé ont un chrono avec un décompte par client et au bout d’un certains temps, on leur envoie directement un autre appel !!
En ne découpant pas tous les boulots, je pense que ce travail peut être intéressant, social,…
Ce système est peut être fort rentable, permet au client de payer moins, etc… mais, dans mon cas, est incompatible avec la vision que je me fais du travail et ce que je met derrière cette phrase « Le travail est fait pour l’Homme et non l’Homme pour le travail ». De plus, je me retrouve énervé avec le mec de l’agence ou celui au téléphone alors que je sais que je ne dois pas lui en vouloir, qu’il ne peut « rien faire » (surtout celui de l’agence !), que celui au téléphone passera à un autre client rapidement et je ne suis qu’un cas de plus, ...  Et en plus, à qui se plaindre ? On peut me dire « change de boite »…euh…. laquelle ne pratique pas ce genre de chose ? (et là je ne parle même pas des plateformes à l’étranger…)

Pour conclure : ce qu’il est important de retenir !

Prenez ce qui vous semble intéressant, pointez ce qui ne vous convient pas, faites bouger vos lignes ou affirmez les en lisant ces articles,…  Ne gobez aucune chose, aucune idées, même aucun fait – surtout pas – , mais questionnez tout, refusez ce que vous ne comprenez pas, mais acceptez juste de rentrer quelques instants – le temps de la lecture de l’article – dans ma vision pour la critiquer (au vrai sens du terme : positivement ou négativement mais de manière constructive !) et continuer à construire la votre (ceci est valable tant sur les questions politiques, que sur celles de foi, de religion, et autres !).

mardi 15 février 2011

De l'envie de passer à l'écrit... ou pourquoi ce blog?

Premier principe : je n'aime pas l'écrit et me considère comme très piètre écrivain (je ne dis pas ça pour qu’on me dise le contraire, c’est un sentiment que je relativise mais qui reste donc… les choses évolueront ou pas, l’essentiel est que malgré tout, j’écris !!) donc je ne relirai pas mes post avant de les avoir posté. Cela peut paraître idiot voir non respectueux du lecteur pour certains mais c'est la condition sine qua non pour que je me lance !!
vellié dailleurs mexcusé davansse pour les tré nombreuses photes de franssais… (Vous voilà bien plus que prévenu, la suite, de ce point de vue, risque de mieux passer…).   
  

Pourquoi ?

Démarrer un blog n'est pas à mon sens une chose aisée. Que mettre en premier? Par quoi commencer? Quel thème? Quelle idée? ... Et puis si l'envie de commencer à écrire sur les évolutions de ma façon de penser s'est faite sentir, c'est bien qu'il y avait un trop plein, beaucoup de choses à raconter, d'idées à développer,... 
La raison principale qui me pousse à me lancer dans cette "aventure", c'est la difficulté à pouvoir exprimer sa pensée lors des multiples débats que j'ai pu avoir, tant à l'oral qu'à l'écrit (sur facebook notamment... où chaque phrase est souvent une provocation non justifiée ni étayée, et chaque personne qui se permet de répondre par plus de 3 lignes de textes est souvent zappé et non lu...). Cette difficulté m'avait notamment été mis en lumière il y a environ 2 ans par un ami (Merci Remi) avec qui nous avions eu de longues discussions lors d'une cohabitation de quelques mois. Prendre le temps que nous avions pris pour discuter nous avait permis de nous connaitre mieux, d'aller au bout (du moins assez loin) de notre pensée et de partager au vrai sens du terme. C'est rarement le cas dans un "débat", qui est souvent limité dans le temps et concerne plus que 2 personnes (l'auditoire complique l'exercice et on a souvent plus de personnes à essayer de "convaincre", de questionner, de toucher, de sensibiliser...).


Le débat « oral » en question

Les débats, surtout à l'heure actuelle de la rapidité, de l'"efficacité" (relative car on recherche une efficacité "immédiate" ce qui n'est pas preuve d'une réelle efficacité à long terme, bien au contraire...), de la forme (les showmans et les habitués des "petites phrases" sont favorisés), .... sont souvent très très très superficiels. Le "modèle" que représente la télévision pollue nos propres débats tout comme la vie que nous menons dans cette société de stress, de tensions, de speed,... Je pense que le débat oral est toujours complexe et réducteur des pensées de chacun, que l'écrit permet d'aller plus au fond dans une pensée. En effet, le lecteur peut, sans risque de ne plus savoir que répondre, rentrer dans la pensée de l'auteur, chercher à la comprendre, peut être même à la faire sienne puis à la fin de la lecture, faire le bilan, comparer avec sa pensée, voir les points de convergences, de divergences, les choses qui font avancer, celles qu'il faut combattre, celles qui changent sa vision des choses, etc.... Le débat oral demandant une réponse rapide ne permet que de mettre en avant ses arguments pour aller dans un sens et il est quasiment impossible de changer d'opinion lors du débat (on peut évoluer légèrement mais me concernant, même dans ce que je considère mes meilleurs débats vécus, j'ai au mieux été face à une grande interrogation qui m'a fait me taire sur un sujet et ne pas répondre mais très rarement changé d'opinion au cours du débat pour la raison qu'une idée nouvelle, différente, renversante... ne peut être digérée d'un coup ni même "gobée" -elle ne doit surtout pas l'être à mon sens-; mais il faut la peser, la réfléchir, la remettre en contexte, l'argumenter,...). Ce n'est, en ce qui me concerne, qu'après un débat, que je peux relativiser, changer d'avis sur des points, me laisser "percer" par cette discussion que nous avons eu.


La face cachée de l’iceberg

Malgré cela je pense que le débat oral est important et, si réalisé dans de bonnes conditions et dans le respect de l'autre (ce qui ne signifie pas une mièvrerie affichée, semblant respecter l'autre mais le dénigrant en fait car n'acceptant pas justement le principe même du débat; comme beaucoup d'hommes politiques aujourd'hui) qu’il permet une confrontation directe à d’autres pensées, une remise en question,… C’est la face visible de l’iceberg, la cachée étant la lecture, l’écoute de penseurs par exemple en conférence, les documentaires,… et la réflexion personnelle que tout ceci entraine. Le problème est que quand la face visible est la seule présente, le débat est fort peu intéressant et si les autres personnes ont plus de « nourriture », on peut encore plus facilement se braquer, faire plus de rhétorique que de traiter le fond,… En ce qui me concerne, je suis beaucoup plus doué pour l’oral et dans mon plus jeune âge je m’attachais à prendre sans cesse le contre pieds de la pensée des autres pour justement créer du « débat ». Cette attitude n’était bien sur pas toujours constructive (quoi que…) mais m’a appris à gérer cet exercice et m’en a largement montré les limites (quand vous finissez par avoir raison sur quelque chose auquel vous ne croyez absolument pas, vous comprenez que l’importance de la rhétorique, du bon mot, de la capacité à convaincre,… sont primordiaux et très "puissants" dans un débat. Et, comme je reprend très souvent les débats dans ma tête ensuite pour y re-réfléchir, je me suis vite aperçu qu’il me fallait me nourrir, trouver mes vrais opinions, celles que j’assume, que je défends, et pour cela avoir un iceberg de bonne acabit !!).De même, bien souvent, quand à court arguments, on ne sait plus trop comment avancer et on se refuse à capituler, l'argument le plus efficace -qui n'en est pas un- est le "Toi de tout façon tu as toujours raison... oui c'est ça, tu as raison, aller, si ça peut te faire plaisir,...". J'ai souvent détesté qu'on me le fasse mais, pour l'avoir expérimenté, il peut donner une certaine satisfaction et moins de frustration à son manque de rhétorique et d'idées pour faire évoluer l'autre (au moins pour un temps). Cette façon de faire ne me semble ni correcte ni respectueuse, à moins vraiment que l'autre mette beaucoup de mauvaise foi, ne donne aucun argument mais ressasse les mêmes sans évoluer, refuse d'écouter ce que l'autre à à dire,...


Comparaison au sport

Pour prendre une comparaison sportive, le débat est comme un match, un combat ; c’est le moment où l’on se sert de tout ce qu’on a appris et où les meilleurs sont ceux qui ne sont pas toujours entrain de réfléchir à comment ils doivent faire mais qui le font. Un tennisman sait qu’il doit regarder la balle, se placer d’une certaine façon suivant la balle envoyée par  l’autre, tenir de la bonne façon sa raquette, respirer au bon moment,…. mais ne doit pas y penser lors de la rencontre !! De plus, il doit avoir fait un entrainement régulier, être correctement musclé, et musclé aussi et surtout en fonction de son jeu,… Il ne fera le bilan de son match qu’une fois celui-ci terminé, une fois qu’il aura tout donné, tout tenté, … Ma vision du débat est certainement radicale (et des gens ne la supportent pas) mais plaçant directement comme postulat de départ que  le débat d’idée ne doit pas changer mon affection pour la personne en face de moi (comme en général le sportif n’a pas à détester ou dénigrer celui en face pour le battre même parfois il l'apprécie ou c'est un ami), je peux me permettre d’aller à fond dans ce jeu et d’en faire le bilan une fois fini, une fois que chacun a donné ses arguments,… Et comme en sport, plus l’adversaire a d’idée, plus le match est intéressant, plus il y a de rebondissements, plus chacun est obligé de sortir de ses schémas, … (d'ailleurs c'est , par exemple au tennis, respecter l'autre que de donner son maximum, de tout tenter sérieusement, d'avoir confiance que même au meilleur de se forme, l'autre peut faire mieux, peut nous battre,... et ceci même -et surtout- si c'est un ami!!).
Il est toujours difficile de rencontrer quelqu’un dont l’iceberg visible est le seul présent et qui n’a quasiment aucune pensée plus large et englobante sur un sujet !! Tel moi devant Federer, le pauvre se retrouverait à avoir quasiment que des balles pourries qui lui arrivent, qu'il devra soit jouer correctement et me ridiculiser (ce qui peut être vu comme de la suffisance, du dénigrement...), soit tenter de renvoyer la balle simplement, pour "faire jouer", et s’ennuyer … mais il est vrai aussi, essayer de faire progresser l’autre, à condition que celui ci le veuille bien, qu’il sache qu’il ne fait plus « jeu égal » avec l’autre et qu'il ne se mette pas à frapper comme un bœuf dans chaque balle facile envoyée en se disant « yes !! j’y arrive, je peux le battre ». J’ai parfois exactement ce sentiment lors de certains débats où des gens prenants un argument mitraillé par quelques médias et/ou homme politique, sans même y avoir réfléchi, avoir mesuré le pour et le contre,…pensent vous « renvoyer dans vos filets » et là, l’impatience étant une de mes grandes caractéristiques, j’oscille entre me taire ou rentrer dans ce « match » souvent un peu agressivement  (mais un "jeu agressif" n'est pas forcément négatif en sport!!), match que je sais d’avance fort inintéressant... (et non, pour ma plus grande tristesse, Federer ne rêve pas de faire un match contre moi… et je le comprend !! lol).
La comparaison s’arrête là et l’idée de vainqueur est toute relative lors d’un débat et absolument pas un gage de pensée supérieure !! C’est un exercice, certains sont doués pour ça (je pense avoir une certaine facilité d’ailleurs); d’autres, ô combien plus réfléchis, posés, mesurés, … n’ont pas ce talent ou pas envie de se prêter à cet exercice. Les meilleurs techniciens d’un sport ne sont pas forcément les sportifs eux même,  certains -voir beaucoup- ne pratiquent même plus; les "penseurs" donnent des conseils, des visions, des philosophies, des idéologies,… indispensables pour nourrir chacun et permettre le débat (d’où l’importance de l’écrit et de la lecture à mon sens).


Les débats « politiques » actuels dans les médias

A regarder certains débats télévisés, on remarque la pauvreté des argumentaires. En re-visionnant récemment des débats plus anciens (de 1980 par exemple), j'ai constaté à quel point notre société a changé sur ce point et comment ces débats sont devenus encore bien moins intéressants qu’ils ne l’étaient à l’époque !! Beaucoup d’hommes politiques aujourd’hui jouent la carte de la « gentillesse » (ce qui n’a rien à voir avec l’amour de l’autre et encore moins le respect de ses idées) et souvent de la condescendance : « Mais oui, bon voyons enfin, il est évident que…. » et derrière une phrase bateau, entendue et ré-entendue 1000 fois (les « éléments de langage ») et qu’ils ne jugent même pas utile d’argumenter. Dès qu’un homme politique joue le jeu du débat, tente de changer les visions, d’argumenter,… il est considéré comme étonnant, dur, critique, … et, en plus, doit accepter le jeu imposé par les médias (concision, petites phrases, éléments très clairs, simplistes, rabâchés de rhétorique, …) sous peine de ne plus y être invité, et même d’être ridiculisé sans pouvoir s’en défendre; à moins d’être très doué (par exemple, 10 questions à la minute de l’interviewer, impossible à répondre en 2 phrases et « ben vous ne répondez pas là. Vous voyez vous n’êtes pas clairs sur ce point,… »). Tout le monde le sait, pour avoir un avis sur un sujet précis, surtout politiquement, il faut se placer dans une certaines « idéologie politique » (je sais que ce mot fait peur de nos jours), dans une façon de pensée,… et on ne peut répondre en deux mots sur certains sujets, à moins d’avoir avant pu expliquer clairement son projet, ses idées, sa vision … Je parlais précédemment d’interviews dans cette partie sur le "débat" car, bien souvent aujourd’hui, l’interview prend un peu une forme de débat, entre l’interviewer, réel « personnage vedette » du show et l’interviewé. (Comme Jean Michel Apathie sur RTL, Arlette Chabot lorsqu’elle invite 7 ou 8 hommes ou femmes politiques et choisie l’ordre des interventions, la durée de chacune, les questions qu’elle pose –différentes souvent– à chacun,…). On en arrive à un fait tout à fait exceptionnel : on comprend parfois mieux la pensée d’un homme politique en regardant du divertissement (Drucker, Ruquier, …) qu’en regardant une émission politique !!  


Conclusion (il faut bien à un moment ou un autre...)

Comme vous le remarquez je fais ce blog sans limite de pages, sans chercher à être lu mais juste pour poser des idées, faire des bilans, pouvoir à l’avenir relire et voir comment j’évolue,… Un blog me permet de le partager et de voir un intérêt –immédiat– à l’écrire (comme je vous l’ai dit plus haut, écrire n’est pas ma passion et je me fais un peu violence pour me lancer). De plus, certains débats auxquelles je participe étant "frustrants" tant le temps ne permet pas d'aller au bout des choses, je pourrai à l’avenir conseiller aux gens certains de ces articles pour qu’ils comprennent un peu mieux ce que je pense et veux exprimer.
 Si certains trouvent cette démarche intéressante, tant mieux, si certains répondent à ces « articles», mettent des commentaires, ... je me ferai un plaisir de les lire (à moins qu’un succès inattendu et contextuel à une autre de mes activités, amenait un tel nombre de ces réponses qu’il me soit impossible de tout lire…) et si nécessaire, d’y répondre. Merci de ne pas polluer ce blog de commentaires inutiles ou personnels : j’ai un Facebook, une adresse mail (cyrd@live.fr ), … pour cela.