samedi 9 avril 2011

Chrétien non religieux…

 
Avant propos : Presque un mois depuis le dernier article. La faute au temps ? Pas grand-chose à raconter ? Un peu des deux ; la forme des articles de ce blog impose de bien cibler un sujet, de ne pas trop s’éparpiller (ce qui n’est pas simple), de trouver un angle d’approche précis,… et en même temps d’avoir suffisamment de choses à dire dessus et de recul pour ne pas aborder un sujet trop « à chaud ».
Question cinéma, j’ai vu L’Agence qui n’est pas un film génial au point de vu du rythme, de la réalisation et autre mais qui a un bon scénario et, en élargissant un peu (ce qui manque dans le film), qui pose de nombreuses questions fort intéressantes… J’en reparlerai peut être prochainement (je ne désespère pas de faire enfin un article « cinéma », en général ou sur un film précis, un jour….)



Chrétien
 
La définition originelle de ce nom est, semble-t-il, « appartenant au Christ » ou « partisan du Christ » et il fut attribué aux disciples de Jésus. Premièrement, cela signifie que je crois en Dieu, comme beaucoup de monde – et comme les démons ou « force de mal », si on en croit la bible –, mais cela signifie surtout que je crois en la bonté de Dieu, je crois en ce que Jésus nous a révélé de Lui c'est-à-dire qu’Il EST Amour et que, par le sacrifice de Jésus, Sa grâce est totale pour l’être humain.
Etre Chrétien, croire au message de Jésus et en Dieu, n’a pas été un choix, un ensemble de raisonnements, une conséquence de théories, un refuge par manque de sens à ma vie ou autre : ce fut certes une sensibilisation à mon plus jeune âge (tant catholique que protestante d’ailleurs) mais surtout une RENCONTRE avec Dieu, rencontre pour laquelle je ne suis pour rien et qui m’a effectivement construit de manière spirituelle bien avant tous les raisonnements que j’en fais aujourd’hui.
« Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » (Marc Chp 10 v 14 – 15).
«Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. »  (Matthieu Chp 11 v 25).
Ces deux passages sont très marquants pour moi car, pendant toutes ces années de recherches, de lectures, de prières, de débats, de partages, de rencontres,… je n’ai eu de cesse de comprendre ce que je ressentais, bien plus jeune, dans ma relation à Dieu. Des choses ont bien sûr révolutionné ma pensée, transformé plus ou moins profondément mes conceptions, … mais en étant toujours en accord avec ce sentiment d’Amour total de Dieu pour nous et avec ma relation intime avec Lui.
Je reviendrai dans un autre post sur une question qui découle de ce dernier paragraphe «  Si tu n’y es pour rien et que Dieu t’a touché ; pourquoi ne le fait-il pas pour tous les Hommes ?? ». Cette question m’a beaucoup préoccupé dans ma jeunesse, particulièrement au moment où j’ai vécu les choses les plus claires qui m’ont montré ce « choix » de Dieu et qui m’ont amené à une réelle relation directe et intense avec Lui. Je maintiens ce que j’ai dit précédemment (et expliquerai un jour pourquoi) :  je n’ai aucun mérite, Dieu a fait les choses et le seul choix qui se présentait à moi était : accepter ou refuser cette relation (mais pas croire qu’elle était possible ou non, Dieu me l’ayant montré !). Ceci étant dit Dieu est juste et en aucun cas « choisi » une poignée de gens qui seront « sauvés » . La question du « salut » apparaît donc ici et est fondamentale pour beaucoup de croyants, je ne m’étends pas ici mais veut dire que je ne crois pas que seuls ceux qui auront une certaine « doctrine », une certaine « vision des choses » , … seront sauvés (sinon il y aurait forcement du « mérite » ou un choix de Dieu ; ou un « mystère » comme le dirai certains). Je reviendrai plus amplement sur ce point. (si des gens sont choqués ou interpellés par ça, attendez que j’explicite davantage ou posez moi la question par mail. De toute façon, comme je le développe depuis le début dans ce blog, l’important est le partage et je n’ai en aucun cas la vérité ! Par contre, cette vision ne me semble pas incompatible bibliquement, j’expliquerai).
 


Non religieux
  
Il est bien évidemment questionnant de se placer comme « non religieux » quand on a la foi, mais ce sentiment est  partagé par de nombreuses personnes et notamment  des écrivains et penseurs depuis bien longtemps. Il faut bien évidemment expliquer ce « non religieux », j’ai rencontré beaucoup de chrétiens expliquant que Dieu déteste la religiosité, ayant de bonnes conclusions sur la forme mais n’allant pas très loin sur le fond, sur ce que signifie concrètement ce refus d’être « religieux ».  Souvent d’ailleurs, on se dira plutôt non « religieux » mais ayant une « religion », ou contre toute forme de « religiosité ». Dès que quelqu’un s’opposait à la « religion », à côté « religieux » ou à la « religiosité » tout en croyant en Dieu et au message de Jésus,  je me trouvais fort intéressé …. mais bien souvent déçu par ce que cela signifiait pour l’orateur ou l’écrivain !
En effet, ces termes sont très « flous » et peuvent dire tout et n’importe quoi. « Religieux » peut être celui qui va dans une assemblée et en suit les règles, mais ça peut être aussi « tout ce qui est relatif à la religion », etc. La « religiosité » peut être le fait de respecter les règles de sa religion mais aussi simplement le « sentiment religieux » qui finalement est quelque chose de vague (comme quand on dit : « il a des élans de religiosité »). Le terme même de « religion » est très flou, allant pour certains des seules « grandes » religions connues, à tout ce qui se rapproche de l’idée de « Dieu(x) », de spiritualité,… En extrapolant, l’argent ou la consommation étant pour beaucoup un Dieu, on peut en arriver à des religions très variées. On  dira de certains fans de foot que c’est leur religion ! « Croire que Dieu existe et avoir une relation avec Lui » peut être donc considéré comme une religion.
Ces termes sont donc difficiles à définir et s’afficher comme « non religieux » ne signifie pas grand-chose à priori… C’est juste une expression qui interpelle et, en me définissant comme ça, je souhaite juste susciter une curiosité qui me permette d’expliquer davantage ma position et mes convictions.



Religion et foi 
 
Dire que j’ai la foi constitue donc pour certaines définitions (et même pour la plupart) une religion. J’ai explicité plus haut comment je peux traduire ma foi et, se revendiquer « chrétien » pour moi, c’est avant tout reconnaître que la vision de Dieu que Jésus a donné est la plus proche de celle en laquelle on croit (je ne parle pas ici du point de vue « spirituel » qui ne s’explique pas mais se vit et se ressent). Je sais que cela peut paraître questionnant voir choquant mais il faut reprendre un de mes articles précédents sur « la vérité » (Ce à quoi j’exhorte le lecteur, article du 17 février 2011) pour comprendre davantage. La vérité étant une personne (et non ses dires uniquement) et pour moi une relation à Dieu, toute tentative de la formuler n’est pas LA vérité mais une façon de la transcrire … qui obligatoirement la réduit, la limite, et n’est plus LA vérité. De plus, elle est à mon sens « inconcevable » pour l’Homme qui est bloqué par ses limites, le monde dans lequel il évolue, le temps et l’espace qui le contraignent, sa capacité de compréhension limitée,… Je résumerai en disant que tout le monde peut accéder à la vérité, la vivre, la sentir, … mais personne ne peut la conceptualiser complètement! C’est en s’enrichissant de nos façons différentes de la « mettre en mots » que nous pouvons nous approcher de « meilleurs » conceptualisations, tout en sachant que ces conceptualisations ne peuvent être LA vérité. (ce qui permet d’écouter tout le monde, sans se fier au QI des gens, à leur culture, leur ancienneté dans la foi,… seule la relation à Dieu de la personne et ce qu’il en puise est important !).
La religion donne une conceptualisation, plus ou moins ouverte, plus ou moins simple à comprendre,… et le fait qu’elle souhaite souvent s’adresser au plus grand nombre fait qu’elle « vulgarise » sa doctrine soit en la simplifiant, soit en en donnant à voir et à comprendre qu’un « petit bout » au fidèle lambda et lui demandant d’ « accepter » le reste qu’il comprendra ou non plus tard. (En tout état de cause, à ne pas le remettre en question, en général).
Ma « religion » est assez « simple » : ma relation à Dieu. A partir de là, tout le monde a la possibilité de vivre cette relation, d’en comprendre des choses et de partager sur ce qu’il « reçoit », « ressens », « comprend ». C’est ce que Jésus appelle le « Saint Esprit » qui permet – ou est – une vision de la « relation à Dieu », de sa façon de nous « toucher », de nous « parler »,… intime et spirituelle. Pour les chrétiens, Jésus est, lui, la parole, c'est-à-dire la façon que Dieu a de nous parler, de nous toucher, d’intervenir,… de façon « humaine ; comme à la genèse quand il parlait à Adam et Eve de façon intelligible semble t’il (je sais que c’est une image mais c’est pour reprendre le « Au commencement était la parole » de Jean). Jésus est « Dieu fait homme », Dieu qui serait venu, pleinement homme (avec tout ce que cela implique), nous montrer le chemin vers la vérité (je reviendrai peut être un jour sur ma conception de la « trinité », concept complexe, qui a fait couler beaucoup d’encre, fait beaucoup de divisions,… et que peu de personnes « repensent » aujourd’hui tant cela semble faire peur et devoir faire l’unanimité – même entre catholique et protestant par exemple –, ce qui est révélateur, compte tenu des grands questionnements qui sont survenus juste après Jésus et de la complexité à trouver une « formule » qui convienne au plus grand nombre dans le « credo » (ce sera d’ailleurs la « politique » qui permettra de trancher et d’imposer une façon de voir au plus grand nombre).
 Je sais très bien toutes les critiques qui découlent de ma position : « Tu prends donc ce qui t’intéresse dans la religion, tu te « fais ta popote », ça peut amener à n’importe quoi, »… Je me demande quelle relation les gens qui me rétorquent ça ont avec Dieu et, s’ ils trouvent que vivre en intimité avec Lui, se regarder en face avec cette relation, vivre l’Amour au sens du commandement (double) que Jésus a donné,… est simple et permet tout et n’importe quoi, ce n’est pas du tout mon vécu. L’exigence de la recherche de la vérité est très grande, difficile, … et seule la grâce de Dieu permet, à mon sens, d’essayer de le vivre.



« Le légalisme »
 
Combien j’ai vu de personnes « ouvertes », « non légalistes », etc. qui au final, devant une telle position, montrent à quel point leur « ouverture » se limite à la leur !! « Je suis allé jusque là dans mon côté « libertaire », dans ma remise en question de la religiosité, … c’est déjà énorme ; mais on ne peut aller plus loin !! » .
Pour tous ceux qui vivent la grâce, l’Amour et une relation intime avec Dieu en essayant d’enlever les barrières de la religion, de notre éducation, de notre société,… je sais qu’étayer ce que je viens de dire à coup de passages bibliques n’a pas grand sens. Nous repartons dans ce cas dans le langage, le concept et du coup, on pourrait croire que je cherche à imposer une vérité. Jésus l’a rarement fait – et toujours dans le même cas – , préférant parler en paraboles aux foules que d’imposer une manière de penser, se référant rarement aux écritures (qu’il connaissait parfaitement). Mais il se servait des textes pour « contrer » les religieux, ceux qui croyaient « savoir », ceux qui imposaient aux autres leurs visions, ceux qui se croyaient « dans la vérité » pour avoir appliqué un certains nombre de loi, compris un certains nombre de choses, etc – concrètement il leur parlait comme il répond à Satan quand il est tenté !  Satan qui se sert des écritures pour FAIRE FAIRE sa volonté à quelqu’un d’autre, Jésus en l’occurrence ! –. Alors, comme Jésus, il est peut être utile de montrer que ce que je pense est cohérent avec la bible… (pour ceux dont je parle au début de ce paragraphe, vous pouvez passez au suivant, ce que je vais dire ne prouve rien… mais montre que les arguments voulant démontrer que ce que je dis est faux et impossible, ne PROUVENT rien non plus ; mais peuvent par contre bien évidemment faire avancer, réfléchir,.. et j’ai toujours plaisir à les lire, même s’ils reprennent quasi toujours le même argumentaire).
Je l’ai déjà beaucoup expliqué (ici et dans d’autres articles), le comportement de Jésus me semble cohérent avec ce que j’exposais plus haut. On ne le voit jamais entrer dans des guéguerres idéologiques ou religieuses avec les « non religieux » (qui ne sont pas forcément non croyant). Il partage, écoute,… et SA VIE est un témoignage suffisant à une remise en question de l’autre sans culpabilisation. Sa relation à Dieu est ce qu’il met toujours en avant, non pour dire « Moi j’ai une relation,… » mais pour inciter et permettre à tout le monde (la religion Juive ne donnait pas cet « accès » direct à Dieu) de vivre cette même relation au « Père », donnant par le « notre père » une façon de lui parler, pour aider ceux qui ne savaient pas comment s’y prendre. (Je vulgarise bien évidemment en disant ça… et suis le premier à avoir eu besoin de cette prière car elle nous montre comment aller plus loin, plus simplement,  et donne des « étapes » pour notre partage avec Dieu).
Pour moi, Jésus agit de 2 façons principalement : il « casse » ceux qui se croient « arrivés », qui pensent « mériter » quelque chose ou se sentent au dessus des autres et relève ou élève ceux qui sont faibles, qui se savent « coupables », qui pensent ne rien « mériter »,….
Paul aura aussi une vision fort intéressante même si souvent mal comprise. Comme je l’ai déjà dit, peu de personnes remettent en contexte ce qu’écrit Paul, ne faisant parfois aucune différence quand il écrit à des « églises » ou à un disciple (Timothée). Paul se converti très vite et sans aucun mérite (sa conversion est clairement racontée comme venant de Dieu et sans qu’il n’ait pu choisir grand-chose). Il persécutait des chrétiens donc, à priori, faisait quelque chose de condamnables (« Saul – ancien nom de Paul – , de son côté, ravageait l'Église; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » Actes Chp 8 v 3), mais était droit et sincère (quelque part, il devait rechercher la vérité !). D’autres devaient être comme Paul mais Dieu l’a choisi lui, et certainement pas pour qu’il s’en glorifie ! Paul ne fera pas parti des 12 mais aura un ministère très important, ces écris son parmi les plus nombreux du nouveau testament et il se permit même une grosse discorde avec Pierre et Jacques (piliers de l’église primitive chrétienne).  
Paul recherchait à prêcher la grâce, même quand une assemblée allait dans des directions contraires à ce qu’il pensait bon, il préférait remettre chacun face à ses choix, à sa relation à Dieu, à son amour de l’autre et de lui-même. « Tout m’est permis mais tout ne m’est pas profitable ». Combien de fois j’ai vu à la suite de cette phrase une liste d’interdits dans certaines églises, ou des discours cherchant à culpabiliser sur certaines pratiques. Je sais très bien que la peur est grande de voir les gens « faire n’importe quoi », mais encore faut-il définir ce que signifie ce n’importe quoi (la différence entre ce qu’ « impose » la foi et ce qu’impose la vie en assemblée, voir l’article Questionnement au sujet d’une histoire… du 27 février 2011) et ne pas avoir peur de la relation de chacun à Dieu et de ce qui en découle ! Quand des divergences de pensées existent, se creusent, risquent de diviser, il est pour la paix mais pas le compromis « au point où nous en sommes, marchons ensemble ». (Donc on avances mais on peut diverger de point de vue).
L’amour demande à chacun – en sachant trouver et choisir le bon moment, la bonne forme,… – de dire à son prochain ce qui n’est pas positif dans sa vie mais en rien à l’imposer, ni à culpabiliser et surtout pas à dire « faut le faire sinon, tu n’es pas chrétien » ou autre. Jésus, avec le jeune homme riche (Marc Chp 10 v 17 à 30), qui lui demande, en tant que Juif, ce qu’il doit faire pour hériter du royaume de Dieu (être sauvé) lui répond qu’il doit appliquer les 10 commandements (comme je l’ai déjà dit, des règles appliquées dans la plupart de nos sociétés ; et, en plus, simplifiées ici : « Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »). C’est devant l’insistance du jeune homme et parce qu’il est dit qu’il « se mit à l’aimer », que Jésus se décide à pointer une chose qui semble être un problème pour cet homme là (et non pas une règle générale). Il dira ensuite à ses disciples – et non à ce jeune homme ! – « comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. », repointant, une fois de plus dans la bible, le Dieu de l’argent, Mammon, dont il nous est demandé de nous méfier énormément (ce n’est pas de lui que se méfient le plus les chrétiens à mon sens… L’histoire le montre et de nombreuses assemblées actuelles aussi…). En continuant son raisonnement, devant ses disciples déconcertés et sentant bien qu’ aucun humain ne pourrait  « rentrer dans ce royaume » (preuve qu’ils avaient pris le terme « richesse » plus largement que le côté « argent ») , il ramènera une fois de plus tout à Dieu, sa grâce … nous rendant une fois de plus dépendants de Lui, la seule dépendance qu’un chrétien devrait accepter – on ne peut être totalement libre, mettons notre dépendance en Dieu et affranchissons nous de tout le reste–.  « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Il faut bien comprendre que, pour moi, tout ce qui nous « lie » sur cette terre, toutes nos dépendances, tout ce qui porte atteinte à notre « liberté » et à celle de notre prochain,… est un péché. En cela, Jésus a une exigence envers chacun de nous beaucoup plus grande que n’importe quelle règle, quelle loi,… (voir encore Questionnement au sujet d’une histoire…). L’exigence de vivre l’Amour est beaucoup plus grande que n’importe quel règlement, codes, lois,… Et toute personne qui recherche et vit cet Amour connaît Dieu (au sens biblique, qui donne un sens « intime » et pas « intellectuel » à ce terme) ; toute personne, soit-elle croyante, qui ne recherche pas cet Amour ne sait pas qui est Dieu, quand bien même elle le « connait » intellectuellement (« Celui qui aime et né de Dieu et connaît Dieu, celui qui n’aime pas, ne connait pas que Dieu est Amour » 1 Jean Chp 4 v 7 – 8 que l’on peut mettre en parallèle, pour les croyant qui ne jurent que par la fait de reconnaitre « intellectuellement» Dieu ou Jésus « Beaucoup me diront : Seigneur, seigneur, nous avons annoncé en ton nom des messages reçus de Dieu, nous avons chassé en ton nom des esprits mauvais, nous avons accompli en ton nom de nombreux miracles!" Alors je leur déclarerai: "Je ne vous ai jamais connus; éloignez-vous de moi, vous qui commettez le mal! » Matthieu Chp 7 v 21 – 23).



Religion et systèmes politiques 
 
A force de rechercher la cohérence de ma vie avec ma foi, la question de la politique s’est posée. Mon positionnement « de gauche » est clair (je ne parle pas de la « gauche » au sens des partis dans notre pays), j’en reparlerai prochainement, et ce positionnement semble pour beaucoup incompatible avec la foi chrétienne (vous comprendrez bien que pour moi, c’est le contraire… Je reviendrai sur tout ça prochainement).
En regardant l’histoire de l’église chrétienne, on remarque un lien intime entre les systèmes politiques et les différentes « dénominations chrétiennes ». Le protestantisme peut être mis en relation avec l’esprit des lumières et à la chute de la monarchie (même s’il arrive bien avant, mais est alors fort peu représenté). Dans l’esprit du protestantisme du XVI ème siècle, « L’église doit se réformer sans cesse »,  les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines et sont secondes. «Elles peuvent se tromper», disait même Luther.
Aujourd’hui, bon nombre d’églises protestantes évangéliques (principalement américaines) ont une structure très « libérale ».  Une sorte de démocratie où les « pauvres » sont rarement à des postes de responsabilité (ou alors on fera en sorte qu’ils ne le soient plus - pauvres - ), où on se dit que l’assemblée décide (principe associatif, en tous cas en France) mais c’est en fait une minorité qui prennent des décisions pour un ensemble, où les fils de pasteurs, louangeurs, ou autres personnes ayant un « ministère » dans l’église, se retrouvent à ce genre de  « postes » plus tard, où on préfère financer le pasteur que celui qui fait le ménage dans l’église, où posséder de l’argent pose peu de problèmes et est même parfois une preuve d’ « être dans le vrai spirituellement »,… !! On en arrive à des pasteurs qui arrivent avec des chauffeurs dans de grosses voitures, quand des gens sans le sous sont aux portes de l’église ! Et bien souvent la « culpabilité » qu’amènent des pauvres incite à leur donner ce qui semble le mieux à notre société (et donc à l’assemblée) : un travail bien rémunéré si possible, pour mériter son salaire ! Et bien évidemment, on aide en priorité (voir uniquement) ceux qui sont « chrétiens », ceux qui « reconnaissent Jésus comme leur sauveur,… » , ceux qui sont dans l’église, ceux qui acceptent son fonctionnement, ceux qui s’y investissent,… Je ne vais pas plus loin dans ce raisonnement, un peu caricatural parfois (mais pas tant que ça) mais qui montre une vision bien loin de celle de Jésus !! On est bien loin des premiers chrétiens qui mettaient tout en commun ! (ils avaient bien compris que l’argent poserait problème, que, pour l’avoir, on pouvait en arriver à des dérives, qu’il fallait s’en affranchir,… j’ai déjà parlé de ça et notamment du rôles des « leaders » ou « responsables » dans l’église dans Questionnement au sujet d’une histoire… ). Dans nos sociétés actuelles, il est très complexe de mettre de côté la notion de « mérite » et même quand on pense l’avoir fait… on est souvent loin de l’enlever vraiment !! (Je reprendrai bien évidemment ce point dans l’article sur « être de Gauche »).
Pour les catholiques romains, la structure est très proche de la « monarchie » ou d’un « empire » : un pape élu de Dieu, qui remplace le précédent avec la même fonction (et même le même nom suivi d’un numéro, tels « César », les « Louis »,…), détaché de ce que les fidèles pensent de lui (on ne remet pas en question ce choix !), avec une structure très claire, hiérarchisée,… En s’intéressant à l’évolution de l’église depuis l’empereur Constantin puis le moment où elle devient religion d’état, on observe que sa structure s’est construite par la politique. Depuis la révolution française, le changement,  par exemple en France, de régime a créer des différences de fonctionnement entre l’église et l’état, leur séparation en 1905 a accentué ces différences et forcé l’église à bouger davantage, notamment avec Vatican 2. Des adaptations qui, pour certains, devraient aller bien plus loin ; pour d’autres sont une « régression » de l’église (je respecte ces 2 points de vue ; devenir plus proche d’une vision d’une société n’a pas forcément à voir avec la vérité). Comme il faut que « tout le monde fasse pareil », le changement : doit être adopté par tous et on ne va pas plus loin que ce qui a été décidé.  L’église catholique romaine a des structure qui différent suivant les pays, s’adaptant plus ou moins à la politique en place, à la société. Des catholiques romains critiquent bien souvent la lourdeur de leur institution ou adaptent leur façon de faire comme ils pensent bon, ce qui ne pose pas tellement de problèmes tant que ces gens n’ont pas de place « importante » dans la hiérarchie. D’autres sont rassurés par une religion structurée et presque bimillénaire.
Les différences fondamentales de structures entre des églises protestantes et l’église catholique sont en grande partie dues à la façon dont celles-ci se sont construites, aux pays dans lesquels elles se sont développées. Le catholicisme « romain » a été un rassemblement chrétien guidé et voulu par le pouvoir pour les contrôler et a eu pour but de rassembler, d’uniformiser des façons de penser le message de Jésus très différentes, de trouver quelque chose qui « conviennent » aux plus grandes communautés ou courants de pensées de l’époque. Ceci a amené de nombreuses divisions, critiques et représailles contre les dissidents qui refusaient d’accepter LA vision des choses.  Il est amusant de voir parfois les doctrines changer, ou du moins des courants mis en avant ou écartés, en fonction des convictions personnelles de personnes au pouvoir – ou des femmes qui les entourent –.
Les « protestants » ayant contestés une église hiérarchisée, imposant par le haut une vérité à tous, (ou s’étant opposé à quelques points de doctrine et ayant du quitter l’église car ce n’était pas accepté),… se sont construits en de multiples « dénominations » (actuellement environ 320 dans le monde, 26 unions à la fédération protestante de France), parfois très très différentes les unes des autres et quasiment toujours construites en remettant en question un ordre établi mais en en recréant bien souvent un ensuite. Au sein des églises protestantes, on a bien souvent gardé du côté « protestant » que dans le nom !! (la protestation a lieu à la création du mouvement, ou de la nouvelle dénomination mais ensuite…). Suivant l’époque et les lieux (pays) où ces nouvelles « dénominations » se sont formées et développées, on observe une structure bien proche de la société (les différences entre les réformés, les baptistes, les évangéliques, au niveau du fonctionnement par exemple, sont intéressantes à regarder avec cet angle de vision).
Les « communautés nouvelles », qu’elles soient protestantes ou catholiques n’attirent pas forcément du monde par le fait que leur fonctionnement se rapprocherait de celui de notre société. Ça peut être vrai pour les «évangéliques » (et leur modernisme technologique :site internet, musique modernes, écrans géants,…), leur envie de "croissance", de "profit" financier ou humain, etc...) mais les communautés nouvelles catholiques romaines gardent une réelle soumission à leur église, aux autorités religieuses,… Le retour, dans ces communautés, à une recherche plus intime de spiritualité (amenant parfois des dérives « spiritualisantes » ou autres), à un contact plus intime avec Dieu, le Saint Esprit, etc… permettent à des gens de vivre une relation plus forte avec Dieu, qui change et bouleverse leur vie. Mais ces « rencontres » ayant lieu dans des églises, les responsables ont tôt fait d’associer la « présence » de Dieu à la vérité de leurs doctrines, règles, façon de voir … et ce retour à une plus grande intimité se traduit bien souvent par une acceptation d’un fonctionnement, de codes, etc.



Aparté : Une expérience marquante sur ce point
 
J’étais un jour dans une église et un intervenant extérieur est venu prêcher. Sa prédication, bien loin de mes convictions (ça arrive souvent !!) mais aussi et surtout de celles de l’assemblée où je me trouvais, m’a profondément dérangé. Par une suite de « hasard », je me suis retrouvé l’après midi à écouter encore cet orateur. Son discours, pourtant moins « dérangeant » que le matin, ne me plu pas davantage. Puis vint un temps de prière où cette personne pria pour quelques personnes qui le désiraient. Il y eu un véritable moment très fort spirituellement, une personne fut guérie de problèmes au dos, une autre eue, par la bouche de ce pasteur, une réponse de Dieu (à un problème que celui-ci ne pouvait pas connaître),etc. Je fus très déconcerté et demandait à Dieu : « Mais ce qu’il dit est vrai alors ?  Faut vraiment que je pense ça ?... ». Et une question me vint en priant : « Pour qui je fais ça ? » (comme si Dieu me demandait ça). La question était la bonne : Dieu fait il ça pour « glorifier » l’orateur, valider ses dires, … ou se sert-il du « canal » de cet homme (fort sympathique au demeurant avec qui, en plus, j’avais mangé le midi !!!) pour aider des gens qui en ont besoin. Cet homme était sincère, il a une relation à Dieu, et, comme moi, n’a pas LA vérité. Et l’important dans ce qui se passait était le bien apporté à ces gens qui en avaient besoin ; pas le reste !!
Ce jour là j’ai compris beaucoup de choses et, notamment, ce que signifie la « soumission les uns aux autres » : non, je n’étais pas d’accord avec lui, oui je l’aimais, oui il a peut être raison, et j’ai remis ce que j’ai reçu dans la prière, non je n’avais pas à « gober » tout ça, mais à le considérer et à avancer en sachant ce que cet homme avait partagé. (Il y a bien sûr des sujets sur lesquels on peut être fondamentalement contre les idées de l’autre, les trouver horribles, détestables, … mais on peut malgré tout aimer la personne. Et lui dire avec respect et sincèrement ce que l’on pense en espérant qu’il réfléchira et évoluera,... c’est pour moi une façon d' aimer l’autre).
Le problème, dans cet exemple, c’est que la personne qui fait une homélie ou prêche donne souvent, aux yeux des croyants d’une assemblée, une parole de vérité…(voir mes articles précédents).



Conclusion
 
Je reviendrai certainement au lien entre religion et politique dans nos sociétés actuelles ou pourquoi de nombreux chrétiens sont davantage de droite et, par là même, pourquoi je me situe bien plus à gauche. Cette dernière partie sur les systèmes politiques donne bien évidemment un élément de réponse.
Je n’ai pas la prétention d’avoir fait le tour de ces questions, déjà parce que je n’ai pas écris tout ce que j’ai à dire sur ce sujet mais surtout car il y a bon nombre de choses qui m’échappent.
Bien évidemment en tant que chrétien, il est bien de pouvoir partager sa foi avec d’autres (le partage à tout niveau est important !!) et souvent avec une « église », une assemblée. En ce qui me concerne, je considère que c’est un peu comme en politique : on adhère là où c’est le plus proche de nos convictions mais il ne faut pas se « perdre » par soucis d’être « mieux intégrer », de ne pas déranger (on peut se taire, si c’est nécessaire et qu’on trouve ça mieux, en étant toujours guidé par l’amour et le soucis d’élever les autres, mais il ne faut pas se perdre personnellement et bien savoir où on va, ce qu’on croit, ce qu’on défend,…), par soucis de rechercher une reconnaissance, une approbation (c’est difficile parfois de sans cesse se heurter à une façon de penser induite par des responsables et acceptée, sans trop de réflexions, par beaucoup d’autres…),…
Ce n’est pas simple, c’est exigeant, on risque toujours de se tromper (comme Paul persécutant les chrétiens pour plaire à Dieu !) mais Dieu regarde à la sincérité de notre cœur, de notre recherche de vérité, de notre « non jugement » des autres, de notre amour pour eux (qui fait qu’on peut dire ce qu’on pense sans jamais se mettre au dessus « soyez soumis les uns aux autres » !), de nos remises en questions,… C’est en cela que l’exemple de Jésus est un modèle : ne pas « prendre autorité » sur les autres, ne pas se rabaisser ou se taire non plus, mais jusqu’au bout tenir son message, quand bien même cela déplait à certains (et même des chrétiens… les juifs, dont Jésus était, – même Rabbin selon certains–, n’étaient-ils pas fortement contre son message ?). Que ferait Jésus s’il venait aujourd’hui ? Serait-il un « bon chrétien » dans une église quelconque ? Ne remettrait-il pas beaucoup de choses en question ? Accepterait-il ce qu’on fait « en son nom » ?
Bref, je pense que Dieu aime que nous soyons dépendants de Lui pour mieux être affranchis et libres du reste (y compris de nos raisonnements et de nos convictions), que nous lui remettions sans cesse tout et que nous n’ayons qu’une vérité : LUI !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire