jeudi 28 avril 2011

De gauche…

Avant propos : Merci à ceux qui prennent le temps de lire ce blog et s’y intéressent. 15 jours de vacances sans écrire mais riches de lectures, débats, vidéos en tous genre… J’ai la tête pleine, il me faut  « poser » les choses. J’espère que ce sera relativement structuré et clair…
Certes, il y a beaucoup d’idéologie dans cet article, d’utopie même,… Je pose mes grandes idées, ce en quoi je crois, ce que je veux,… une fois posées, elles me permettront peut être de m’engager comme militant quelque part, sachant que ce pourquoi je militerai ne sera pas parfait, qu’il y aura des divergences,… mais que, ayant posé et affirmé ce que je veux, ce qui m’habite, mon « idéal,… j’espère ne jamais le perdre, ne jamais me résigner, mais toujours avancer vers ça, même si les chemins ne sont pas les plus directs (sinon… on ne s’engage jamais et, comme je le fais souvent, on se dit « oui mais ça, c’est pas ce que je veux », « là c’est pas mal mais… », « et si …. », …)
  
« Ouais mais la gauche aujourd’hui… »

Combien de fois ai-je entendu cette phrase… Combien de fois a-t-il fallut expliquer que je ne parle pas d’un parti mais d’une tendance, d’une idéologie – le gros mot ! – générale. S’afficher « de gauche » aujourd’hui c’est comme s’afficher « chrétiens », ça donne une étiquette due à la vision actuelle de ce qui semble être la gauche. S’en est tellement décourageant parfois qu’on a presque tendance à vouloir arrêter de le dire, parfois même de le penser,… Quand d’autres partis semblent plus aptes et volontaires pour s’opposer au système – par exemple le FN –, on hésite, ou on s’arrête à la « pensée dominante » surtout médiatique, on diabolise, évitant surtout de se poser des questions tant les conclusions peuvent faire peur !
Alors oui, il me faut comprendre quelles sont les alternatives, toutes, les décrypter, tenter de voir où elles nous mèneraient, … et réaffirmer cette idéologie de départ : je suis de gauche !
Qu’on présente l’origine de cette distinction « gauche/droite » à la révolution française, quand lors du débat sur le veto royal à la Constituante, les députés opposés à cette mesure se regroupent à gauche du président du bureau dans une salle pas encore « en hémicycle », tandis que les partisans du pouvoir royal se placent à droite ; ou lors de « l’affaire Dreyfus » – que je ne connais que trop mal –. Ces 2 moments historiques ont eu de fortes conséquences, positives et négatives mais je reste attaché à ce qui était dans la tête de la plupart des gens, pas des quelques « pourris » qui en ont détourné le sens. Bien entendu la question de la révolution française qui, au-delà de faire tomber la monarchie et la religion, a permis l’hégémonie de la bourgeoisie et une suppression des privilèges … pour les rendre à cette classe dominante, est à poser ; je trouve lamentable ce détournement de la raison pour laquelle de nombreux « citoyens » se sont soulevés mais la gauche c’est pour moi, justement, ces gens là et leur envie de changer le système (mais pas pour installer celui qui en a découlé…).
Je ne ferai pas mon grand « calé » en histoire, même si cette période m’a passionné pendant mon adolescence, j’ai beaucoup  à apprendre et à mieux comprendre cette période, mais je sais la passion que j’ai à « casser » l’ordre établi, tenter de changer les choses, essayer, prendre le risque… et ce, même si des gens peuvent le récupérer à mauvais escient (il serait, à mon sens, tout aussi ridicule de ne pas remettre en cause l’idée du « tout positif » de la révolution française que de ne pas voir un certains nombre d’avancées, de changement positifs,…).

Mais alors de gauche quoi ?

Il est facile de dire ce que l’on « n’est pas »/ « ne croit pas », toujours plus difficile et périlleux de dire ce que l’on « est »/ « croit ». Une définition de la gauche qui me convient est celle de la promotion d'idéaux progressistes et de liberté, de critique de l'ordre social et de volonté de réformer celui-ci dans un sens égalitaire et rationnel. Le progressisme n’étant pas la frénésie du progrès, souvent associée au progrès technologique dans nos sociétés, mais l’idée de permettre un progrès social au sens large et dans tout ce que cela signifie – permettre, par exemple, à tout le monde de pouvoir avoir la télévision peut être considéré comme un progrès social, mais devant la pauvreté des programmes et le côté néfaste de cet appareil, la question est à reposer… – . Chaque chose est à expérimenter, sans en faire des vérités absolues – on le voit avec l’écologie et les nouvelles sources d’énergie « propres » qui sont difficilement critiquables et remis en question une fois qu’on les a essayé et mis en avant, développé,… une fois qu’il y a des risques financier quoi ! –
Bien évidemment tout ceci doit se faire « avec le plus grand nombre », notre société est composée de gens formés comme jamais ils ne l’ont été, aptes à réfléchir – même si on fait tout pour les décourager à ça... mais internet et tous ses blogs, espaces de discussion, de débats, de provocations, … montrent que les idées foisonnent, les remises en questions, etc… –. Il y a bien sûr dans mes convictions une part d’utopie, une envie de réveiller ce qu’il y a de bon chez chacun, ce qui lui fait du bien, …
Les pensées réactionnaires ont une grande audience en ce moment en France, tant ce qui a découlé de la pensée capitaliste, libérale, néolibérale est nauséabond, a été associé au « progrès » et à la « modernité » et que les alternatives semblent limitées.

Le retour au système ancien

L’importance en France du rôle du chef de l’état – qui peut s’attribuer un pouvoir limite monarchique pendant son mandat.. – montre à quel point les français sont attachés à une « figure », un représentant, un homme mis en avant, qu’on veut suivre et qu’on regarde avec dédain et en lui remettant toutes les fautes si ses entreprises ne s’avèrent pas « comme on veut ». Les français aiment les « chefs ».
Le système actuel et son « semblant de liberté absolu », son bipartisme (oligarchie / peuple), est tellement inégalitaire, injuste, hallucinant, « inhumain » … que le retour à un ordre ancien représente une alternative intéressante pour bon nombre de personnes. Le tripartisme d’avant révolution « noblesse – Clergé – Tiers Etats » paraît même moins dangereux, plus équilibré,… que ce que nous vivons, et on a tôt fait de repeindre avec angélisme ce qu’il se passait dans les années de la monarchie tant le système actuel nous l’a peint comme « horrible », « invivale », caricatural – les bons et les méchants – … un peu comme celui qu’on vit actuellement en fait pour un grand nombre de personnes !
 La violence avec laquelle le système néolibéral impose sa vision des choses et son système à toutes les sociétés, à coup de guerres, d’embargos, de luttes financières, de placement/déplacement de dictateurs,…. est telle qu’on peut en arriver à préférer revenir à des systèmes ayant « fonctionnés » pendant plus de 1000 ans !
Les premiers à critiquer l’UMPS, la « non alternance » gauche/droite (que je crois telle), à critiquer la fausse idée selon laquelle il n’y a que 2 alternatives (qui n’en sont économiquement qu’une…) sont aussi souvent les premiers à vous dire qu’il n’y a aussi qu’une façon de sortir de ça : le retour à l’ordre anciens, les « valeurs », le repli sur soi,…
Les « passionnés » de l’argent, néolibéraux, oligarchie financière et autres (je ne sais comment appeler ces gens) se sont tellement servis de l’idée de la liberté (qu’en grande partie la « technique » a tué), de la laïcité (qui a surtout consisté à « taper » sur les religions qui perturbaient les plans de ces braves gens), de l’égalité (qui amène aujourd’hui à des écarts de salaires plus importants que dans nos monarchies de l’époque !), de la fraternité (bon ça on en a parlé comme mot…. mais je l’ai très peu vu dans la pratique et je ne suis pas sûr que chacun mette un sens concret derrière ce mot… c’est peut être ça qui arrange nos « dominants » du moment)… Les privilèges par « lien du sang » qui dérangeaient tant sous l’ancien régime ont retrouvé leur place. « Oui mais ce sont les plus compétents », comment dire… forcément…
(Prenons l’exemple de la chanson française, pour prendre un exemple plus connu et visible, où les « fils de… » sont très présents en France et sont souvent, il faut l’avouer, très bon : appartenir à ce milieu leur a permis de ne pas se poser la question de « comment vivre », de faire de bonnes rencontres, de pouvoir « essayer », d’être souvent « protégés » par leurs parents d’une trop rapide ascension sans avoir les bases ; qui tuent toutes les « nouvelles stars », pressées comme des citrons tant qu’elles rapportent de l’argent  et jetées quand elles n’ont pu/su apprendre leur métier avant de ne plus en « rapporter »… je passe vite sur ce point, mais les mêmes choses se produisent dans de nombreux domaines, surtout le commerce et la finance pour lesquelles, en plus, la plupart des écoles sont très onéreuses !!).
Face à ce constat, il est difficile de rester de gauche ; à chaque étape (révolution, laïcité, etc…) les hommes de gauche se sont battus, des avancées ont eu lieu… et on été quasiment chaque fois récupérées au profit de la même idéologie ! Ceci explique peut être le basculement régulier et de plus en plus fréquent de « gens de gauche » à « l’extrême droite ». (Notamment pour son côté « antisystème », voir l’article précédent sur  le jeu avec le FN).

La question de la religion

Je reviens toujours à cette question tant elle me semble centrale. L’être humain a besoin de sacré, de religion, d’ordre,… L’illusion actuelle est de croire que notre société n’est plus religieuse.
Le catholicisme ayant « lâché », plus de force que de gré, sur de nombreux points (au point de s’excuser parfois d’être catholique, et de choquer quand, au nom de la vie demandée à ces fidèles, le pape ne veut pas d’avortement, de préservatif, … Je ne suis pas catholique et ne me sens pas concerné par ce que demande le pape, ce sont plutôt à ceux qui le sont, les catholiques, de s’opposer à ça si ils le désirent dans leur religion et non à nos sociétés il me semble…) ; pointer l’islam pour continuer à se présenter comme défenseur d’une laïcité semble confortable. La lutte contre « l’islamisation de la France » comme celle contre le catholicisme (qui fut utile au départ mais qui me semble être allé trop loin parfois et en tous cas n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui, hormis le cas de quelques extrémistes) permet de montrer un système « laïc », détaché des religions, etc….
Le système actuel est tout sauf non - religieux. La religion actuelle vénère et adore Mammon, le Dieu de l’argent. Le système est très bien huilé : incitation à la consommation, notamment par l’utilisation de nombreux moyens de communications (publicité), la poussée vers  l’individualisme, le « non choix » politique (même vision pour de nombreux points dans le « gauche / droite » traditionnel), économique (il faut du libre échange, avoir des crédits c’est bien, les actionnaires c’est important, etc…) …. Les « objets sacrés » sont la télévision, la voiture,… Jacques Ellul, parlant de la technique, montre à quel point les hommes sont aujourd’hui choqués par un summum de l’inacceptable qu’est le fait de « bruler une voiture » ! C’est un objet pour beaucoup tellement intime et de l’ordre du sacré. Que dire aujourd’hui des téléphones portables..  Cet homme a dit et écris des choses incroyables sur la technique et ses dangers. (je vous conseille de lire, ou de regarder des vidéo sur internet !). Pour chaque avancée technique, il faut toujours se demander si elle sera positive pour l’Homme à long terme, si ces bienfaits sont réels ou non, …
Il est facile de voir à quel point le monde tourne mal et tout le monde semble d’accord pour le dire : obsolescence programmée (donnant une durée de vie limitée à nos produits  pour inciter à la consommation), malnutrition dans le monde quand nos pays jettent des tas de denrées, inégalités incroyables au sein d’un même pays et abyssales entre certains pays alors que l’on veut une « globalisation »,... Toutes les belles idées d’égalité et de liberté (la fraternité est rarement mise en avant..) sont détruites et détournées comme la création de l’Europe, la « mondialisation » (qui pourrait permettre de partager mieux) … par cette soif de pognon à laquelle nous prenons tous part plus ou moins consciemment (qui ne veut pas de placement « à intérêt » à la banque, qui, quand il a 10 000 euros d’avance, les prête sans intérêt à un proche, etc..). Même les grands thèmes qui ramènent l’Homme à la fraternité sont détournés pour, en fait, le remettre sous le dieu Mammon et en tirer « profit » (le développement durable, l’écologie, le Bio, le commerce équitable, certaines associations humanitaires,…). Le « sponsoring » permet de donner bonne conscience avec des  « jumelages » des plus étonnants (Mc Donald partenaire de tous les évènements sportifs par exemple, et tant d’autres… oui j’ai eu la fainéantise de chercher des exemples plus percutants…).

L’ « échec » de nos politiques

Combien de fois entend-on parler de l’échec des politiques actuelles : la crise (qui a encore plus enfoncé le système dans son néolibéralisme effréné au lieu de le « calmer »), les dégâts écologiques, les  gens malades ou mourants de produits pharmaceutiques trop vite mis sur le marché, les engrais nocifs dans les champs, l’inhumanité du traitement des animaux « produits de consommation »,…
Mais à y regarder de plus prêt et avec un autre angle de vision, c’est la réussite de ce système, de celui voulu par la plupart de nos dirigeants, des gens puissants du pays,… Une réussite énorme, diabolique, gérée par personne et pleins de monde à la fois, … tous guidés par ce Dieu « argent », « profit » qui dirige un très grand  nombre sans nécessité de « complots » ou autres. Il est inutile de « diaboliser » des gens en particulier car se mettre quelque peu dans leur peau aide à comprendre leur cheminement (pas tous bien sûr, il y a des gens qui font volontairement mal, qui sont volontairement perfides, guidés par une envie de puissance, de soumissions de l’autre, de domination, … comme partout). Même les crises « systémiques » sont nécessaires et une grosse crise comme celle vécue récemment ne change en rien la donne ! – et tous les pays s’affairent à aider nos banques pour soutenir et sauver ce système financier ! –
La réussite est si totale que l’individualisme vécu aujourd’hui dans nos sociétés et la globalisation du « dans le monde actuel on ne peut rien faire », permet de continuer à jouer les moutons, parfois un peu récalcitrants, mais toujours assez dociles du système. Aucune catégorie sociale n’est épargnée ; même les plus pauvres encore dans le système (je ne parle pas des SDF et autres, mis en avant parfois pour rappeler qu’il faut bien rester à sa place et accepter sinon… !!)  ayant la télévision, de la nourriture –nocive souvent – pas cher, un logement souvent un vétuste réduit et loin des « beaux quartiers »,… ceux-ci tentent de survivre et oublie parfois la fraternité, l’entraide, …

Le décalage « faits » / « mentalités »

Comme l’explique Jacques Généreux dans La grande régression, la solidarité, l’entraide, la fraternité,… n’ont pas effectivement disparues mais tout semble être fait pour qu’on croit et vive le contraire ! On préfère présenter des morts, agressions, violences, accidents,… dans les journaux télévisés, qu’une bonne initiative, une changement grâce à de l’entraide, … Quelquefois que ces bonnes idées ne s’éteignent totalement !! Et quand on présente des « bonnes actions », c’est souvent pour présenter le système comme « sauveur » (l télévision notamment avec des émissions comme sans aucun doute,  les maçons du cœur (si j’ai bien retenu ce que j’ai vu au zapping), …). 
C’est l’idée du partage, de l’entraide, de relever les gens en difficultés, … qui s’éteint peu à peu, bien avant les faits. Combien de fois je discute avec des gens pleins d’amour des autres,  aidant leurs voisins, leurs amis, leurs proches, partageant, ayant le cœur sur la main,… (bien plus que moi souvent !!) et qui me disent « Aider, faire en sorte que tous ceux de notre pays vivent mieux,… ah non, chacun sa merde ! » (bon pas forcément si crument bien sûr !!). Quand je leur fait remarquer qu’ils le font régulièrement naturellement « Ah oui mais c’est pas pareil, je les connais » ; arguments souvent faux quand je constate qu’une personne ayant un problème de moteur devant chez eux, ou un ami d’ami d’ami… à aider, ou autre, est souvent dépanné de la même manière par ces personnes.
Le simple fait de comprendre et d’expérimenter que le partage avec l’autre, la rencontre, l’aide, l’amour (avec tout ce que cela implique) fait du bien à l’Homme devrait le pousser à le vivre… Mais tant de choses sont faites pour créer des divisions, des catégories de population de plus en plus resserrées, des peurs, …
Et combien de fois ai-je vu de grandes idées de gauche défendues par des « idéalistes » vivant avec parfois plus de 4 000 euros par mois dans les bons quartiers, incapables d’imaginer vivre avec moins de moyens, insérés dans un cercle d’amis de même catégorie sociaux-professionnels… et qui au final, votent même très à gauche sachant que ces partis ne passeront pas, ayant envie de se sentir « moins coupable » de voir des gens dans le besoin mais apeurés à l’idée de changement radical et non préparés à assumer les conséquences pour leur propres vie d’un tel changement ! (je parle aussi pour moi, ici, aujourd’hui, je suis loin de ces salaires, mais j’ai très peur de ne pas tenir ma « ligne » si d’aventure le métier que je veux faire me rapportait des sommes encore plus importantes…)
Notre société a donné un système de pensées à chacun qui rend très difficile un retour en arrière : « Comment vivrai t’on sans chercher à gagner toujours plus ? » (grande motivation de beaucoup, avant même de chercher à vivre « toujours mieux », puisqu’ils croient souvent que les deux sont complètements équivalents !)  « Comment un employé compétent, un patron d’une entreprise qui réussi,… resterait il dans une entreprise/un pays si on ne lui donne pas un salaire plus élevé (= démesuré souvent) que la « concurrence » » ? « Je veux mes 1,5% d’intérêt si je place de l’argent à la banque !! » (Oui celui-ci est risible tant pour un grand nombre cela revient à juste la joie d’avoir quelques euros de plus en début d’année !! et d’autres à avoir, parce qu’ils gèrent mieux leurs placements et ont plus d’argent, des milliers en quelques mois ; semaines…… secondes ! … Relisez bien cette phrase, je suis sûr que pour beaucoup le côté « oui mais il a plus d’argent donc c’est normal qu’il en gagne » vous paraît encore normal…. Vraiment ?.... oui oui, on a bien été formaté !!).

La parabole du « fils prodigue » ou plutôt « un père avait 2 fils »

Je renvois sur ce paragraphe à un livre de Pierre Cranga Un père avait 2 fils ; j’avais participé à une de ses conférences sur son contenu avant sa sortie.
Cette parabole est riche en enseignement mais je m’attacherai ici au lien que je vois avec ce qui précède. Beaucoup de monde connaissent cette histoire ; je vous donne les références si vous souhaitez la lire/relire (Luc Chp 15 v 11 à 32 – vous pouvez le lire facilement, la bible est en ligne sur internet). La « tradition » chrétienne a appelé cette parabole (et non Jésus à l’origine ou les rédacteurs de l’évangile) « Parabole du fils prodigue » pointant bien évidemment le fils prenant l’argent de son héritage et dilapidant tout avant de revenir vers son père, non pour demander sincèrement pardon au départ mais pour quémander une place de « serviteur » (ce à quoi le père, amoureux de son fils, lui répond en le replaçant dans son rôle de fils). On a moins insisté sur le 2ème fils, resté près du père, voulant perpétrer la « tradition familiale », s’interdisant des choses que le père ne lui demandait même pas (ne pas prendre de chevreaux pour les manger par exemple) d’autant que ce père considérait que tout ce qui était à lui était à son fil ! (Le problème n’est pas ici qu’il s’interdise des choses, chacun fait ce qui lui semble bon, mais qu’il se sente lésé, frustré,… quand son frère ne se l’interdit pas et que son père le partage avec eux !).
On voit donc dans ces 2 fils 2 aspects de l’être humain : le « religieux », celui qui est attaché à l’ordre ancien, aux règles, aux codes, à ce qui lui paraît « bien », ce qu’ »on a toujours fait » … et celui qui est parti dans une fausse liberté, dominé par l’argent qui lui procura plaisir, amis (qui partirent dès qu’il n’en eu plus), …
Le lien avec ce que j’ai dit précédemment est pour moi le néolibéralisme et nos sociétés actuelles, dominés par l’argent, qui selon certains « rend libre », « affranchis »,… et les amoureux du retour aux anciens régimes, aux traditions, à l’ordre (au mauvais sens du terme), etc…. la religiosité, la monarchie (de droit divin en France !!). La question que pose Jésus est « qui est le mieux dans cette parabole ? ». Personne bien évidemment. Le problème de ces 2 fils étant qu’ils ne s’aiment pas et n’aiment pas ! Jésus présente, à travers ces 2 personnes qui nous ressemblent forts (on oscille souvent entre les 2 !), le « père » et la notion d’Amour.
  
Mon choix

Le chemin ténu entre cette domination d’un « Dieu » du pouvoir, de l’argent,... et celui de la religiosité qui, par ses règles et traditions, n’est pas « libre » et affranchi, me semble être la solution, la porte de sortie, le chemin vers lequel tendre… à titre individuel et au niveau de la société !
Nous ne sommes d’ailleurs pas totalement dans le premier cas aujourd’hui, il y a beaucoup de retour au légalisme, des règles pour tout qui pointent différentes communautés et type de personnes ; mais c’est surtout pour préserver le système, de la même manière qu’on habille d’humanisme, de droit de l’hommisme, de liberté,.. un certains nombre de choses. Cette « technique » notamment utilisée par l’UMP ne peut que, à terme, amener de plus en plus de gens vers le FN, qui lui, en prime, a économiquement un projet radicalement différent (à mon sens un retour à l’ordre ancien…à voir).
Bien sûr, dans tout ce qui précède, il y a des simplifications, des raccourcis, des caricatures, mais l’article est déjà bien long et des choses me dépassent bien évidemment encore. Je ne cherche pas à tout comprendre, tout analyser pour faire de l’histoire, pour trouver un idéal ; juste pour montrer que cet idéal est possible, qu’on ne le vit pas et pour éviter qu’on rebascule dans ce qui pourrait sembler « moins pire » faute d’autres possibilités. Certes, ce n’est pas un projet « politique » (j’ai des idées concrètes aussi mais ce n’est pas l’objet ici !! lol) mais un projet de société : remettre l’Homme au centre de la vie, pas « chacun » mais « tous », changer nos mentalités, réveiller ce qui nous semble bon « naturellement » mais impossible à vivre aujourd’hui, sortir de ce « narcissisme » (conséquence de l’individualisme) qui pousse beaucoup à vouloir faire valider et accepter leurs idées plutôt qu’à partager et à mettre en avant ce qu’on a de commun : l’envie de plus de liberté (réelle), de plus d’égalité (ce terme est à bien définir, pas « tout le monde pareil » mais tout le monde bien dans ce qu’il fait, dans ce qu’il vit, dans ce qu’il a pour vivre…. Et là il faut aider les pauvres comme les très riches qui ne savent plus que faire de leur argent ou le dépensent de façon malheureuse pour eux même !!), plus de fraternité et d’Amour (oui je sais ça fait niais, parce qu’encore une fois, on réfléchit peu à ce qu’est l’Amour véritable, celui qui édifie l’autre, pardonne, demande pardon, dit franchement ce qu’il pense avec la volonté de faire grandir l’autre et de pas le casser, celui qui sait être dur pour faire prendre conscience sans remettre en cause la relation et ce qu’il pense de la personne,…… loin du pays des bisounours qui nous apparaît quand on parle de ça, quoi !!).
L’écologie politique, le remise en question du « toujours plus de croissance », la création/restructuration d’entreprises plus justes et qui produisent avec des visions différentes,  … me semblent de bons « chantiers » auxquels on pourrait s’atteler pour amener cette transformation des mentalités et changer le pessimisme ambiant qui fait de moins en moins croire en l’Homme. Les nombreuses personnes qui se donnent dans les associations (à but nationales comme internationales, des projets pour l’aide au développement des pays du tiers monde aux associations d’aide alimentaires,…) pourraient être des éléments déclencheurs pour motiver, montrer la voie et donner l’exemple du bien être que leur procure cette envie de « donner », de partager, d’aider. (en faisant attention à la « récupération » qui peut être faite de ces associations…. C’est pour cela qu’il faut une réflexion de toute la population, une écoute de chacun et un maximum de décisions assumées et voulues par le plus grand nombre ; à condition qu’elles soient argumentées, expliquées, critiquées, …).
Si nous sommes nombreux à rêver d’un monde meilleur, différent, avec beaucoup de points communs sur les grandes lignes, sur «ce à quoi il devrait ressembler »,.. pourquoi ne pas tenter de le faire ?

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