Avant propos : Bon… je devais parler de Black Swan (un film top à voir absolument) et puis… me voilà préoccupé par un sujet et du coup, je vais écrire là-dessus pour poser les choses et tenter de clarifier ce que je pense. Encore un sujet de religion, de foi, de loi et donc quelque part de politique : oui, ce sont un peu des obsessions chez moi !! (Le cinéma aussi mais j’avoue que parler du film correctement nécessite de raconter l’histoire et donne un axe de lecture, le mien, ce qui n’est pas bien pour ceux qui ne l’ont pas vu, alors autant attendre un peu… Bon, certes, c’est une excuse, peu de personnes risquent de lire ces lignes et il me suffirait de déconseiller fortement la lecture à ceux qui n’auraient pas vu le film !! mais bon…).
Ce qui m’a poussé à écrire c’est une histoire que l’on m’a raconté, un constat qui en découlait et des conséquences pour chacun et notamment pour une assemblée (ce qu’on appelle une église au sens habituel du terme), mais qui peut s’appliquer à tout groupe et par là même à la société.
L’histoire
Un professeur dans une grande école en post bac, demande à ces élèves de faire des exposés. Pendant 4 heures le samedi matin, les élèves par groupes passent chacun leur tour pour faire leur exposé. Et ce professeur constate que les élèves, une fois leur exposé passé, s’éclipsent et ne suivent pas ceux des autres. Interpelé, il demande à un groupe pour quelles raisons ils s’en vont et chacun de répondre par une excuse plus ou moins valable censé justifier leur départ. A la fin du cours, une élève vient voir ce professeur et lui dit qu’elle comprend le fait qu’il soit attristé – ce qui n’était apparemment pas le cas – mais qu’il ne fallait pas, que ce n’était pas de sa faute, que c’était comme ça dans tous les cours, et qu’il n’avait pas à se sentir responsable personnellement de ces départs. Elle lui dit aussi que tout ceci est dû à l’école et à son fonctionnement, aux enseignants qui manquent de « sévérité », ne font pas appliquer les règles et même ne les appliquent pas eux même pour certains, …
Mes conséquences pour ce cas concret
D’une telle situation, nous pouvons déduire de nombreuses choses, être d’accord avec cette jeune fille, revoir l’autorité, être plus exigent, plus rigoureux, … Mon premier réflexe, à moi qui suis aussi professeur, c’est de regarder pourquoi dans mon cours des élèves s’en vont, de voir ce que j’ai mal fait (le fait que ça se passe dans d’autres cours complique certes ma situation mais après tout, ça se passe aussi dans le mien et c’est ça qui me gène !!) et certainement pas d’en conclure que je n’ai pas été assez sévère (j’essaye d’appliquer les règles de l’école, pour la cohérence, dont je reparlerai tout à l’heure ; mais ceci fait, je ne considère pas que rajouter des règles, des lois, … soit la meilleure et la première des solutions, surtout dans la situation actuelle de la France). Déjà, je vais essayer de me mettre à la place de mes élèves, de voir ce que j’aurai fait, si je serai parti ou non et pour quelles raisons (rester parce qu’on va se « faire gronder » ou pénaliser ne me semble pas la meilleure des raisons et c’est parfois pour çà qu’on reste quand on est étudiant !), etc… Et puis, je vais essayer de pointer ce qui me dérange vraiment dans cette attitude. Dans le cas présent, en ce qui me concerne, surtout 2 points :
1. C’est un manque de respect pour les autres groupes qui ne sont pas encore passés.
2. Les choses à apprendre, comprendre, dans les exposés des autres ne le seront pas (ou alors il faudra un travail personnel, qui ne sera pas forcément fait… ceci dit, le 1er point est vraiment ma priorité en ce sens que quelqu’un peut partir et bosser, reprendre l’exposé, faire des recherche, tandis qu’un autre peut rester et... ne rien écouter ce qui est finalement moins bien concernant ce 2ème point !).
Ensuite, il faut tout mettre en place pour que les élèves comprennent ces deux points et là, mon rôle de professeur est de les mettre dans des situations qui montreront ou feront ressentir ce manque de respect et/ou pointeront les lacunes dues à la non écoute des exposés (ceci pointera aussi ceux qui auront « rattrapé » leur absence et permettra une discussion avec eux, puisque seul le 1er point me pose problème dans ce cas !). Là, de nombreuses possibilités s’offrent à nous, à adapter selon le type d’enseignement, la classe, le professeur (chacun peut être plus ou moins « bon » suivant la solution choisie, il faut être cohérent, « incarner » cette solution, qu’elle aille avec la personnalité de ce profeseur,…),…. L’essentiel n’étant pas obligatoirement que les élèves restent chaque fois à la suite (si c’est pour rester et ne rien suivre, quel intérêt ?? C’est justement le défaut de la loi ! Et là on parle d’étudiants pas de 5ème, ni de gens qui n’auraient eu aucune éducation et ne sauraient pas les choses !! D’ailleurs s’ils se sentent tous obligés de donner des excuses plutôt « valable » c’est qu’ils ne sont pas tout à fait à l’aise avec le fait de partir). Le but n’est pas non plus qu’ils comprennent tous et tout de suite les choses ; mais que ça les marque, les fasse réagir, les « percute » pour qu’ils s’en rappellent, réfléchissent, avancent et peut être acceptent cette idée plus tard. (En ce qui me concerne, certains professeurs m’ont fait prendre conscience de choses bien après, quand je ne les avais plus, alors même que leur attitude et leurs façon d’agir avaient pu me saouler parfois !!).
A une plus grande échelle
Cette attitude est pour moi le sens ultime de mon métier : ne pas faire des hommes capables de se plier à des règles et de « bien » se comporter (avec de bonnes guillemets sur le « bien » !!) mais des personnes qui connaissent les règles d’une vie en communauté (l’école dans laquelle je travaille en l’occurrence) et les règles de l’état (qui s’appliquent bien sûr toutes à cette « communauté ») et qu’ils les questionnent, les appliquent, les critiquent, s’affranchissent de celles qu’ils peuvent (par exemple certaines règles de l’école qui n’auront plus court ensuite dans la vie adulte)... Des personnes qui comprennent qu’il faut des « règles » dans nos vies personnelles mais qu’il faut les choisir (à titre individuel, des codes de conduite, des choses à faire et à ne pas faire,…) et qu’il faut des règles de société pour le bien-être de tous qu’il faut appliquer, même si parfois elles sont contraignantes, aberrantes, mais qu’on a le droit de se « battre » (politiquement) contre, de faire réfléchir, … Moi, je dis parfois que je n’accorde pas d’importance à des règles du règlement intérieur (l’interdiction de mâcher du chewing gum par exemple) mais que je les applique et les fait appliquer pour le bien de la communauté (je n’ai que du lycée, ce serait certainement différent au collège). Et puis je leur montre les règles de chacun et celles auxquelles moi je ne suis pas soumis, compte tenu de ma place (et non par « passe droit » ou à cause de l’autorité) ; par exemple quand je laisse connecté mon téléphone en salle informatique pour être joint par le responsable informatique, ou autre...
Chaque groupe humains (associations, entreprises, …) a des règles, des codes, et accepter de faire parti de ce groupe c’est respecter ces codes, ces règles,… même si à titre individuel, ils ne font pas sens ou sont même complètement ridicules. Ceci dit, en entrant dans ce groupe, chacun a le droit aussi (et le devoir selon moi) de questionner, de remettre en questions, de faire bouger les lignes, de forcer à revenir sur des choses ou à les assumer, … C’est ce qui fait avancer le groupe !! Et pour la société (la France par exemple) c’est pareil : nous devons appliquer la loi, accepter mais faire évoluer, faire bouger, … et, dans une bonne démocratie, c’est le peuple qui fait les lois, les valide, les supprime, les change,… !!! Je peux, par exemple, être contre la peine de mort dans un pays qui la pratique, le dire, tenter de convaincre un maximum de personne de changer, etc… mais je ne vais pas pour autant tuer les bourreaux ou que sais-je : la loi est mauvaise selon moi, je lutte mais je suis citoyen donc… je dois accepter ou partir !! Le problème est quand les décisions prises, les lois, les règles, le fonctionnement,.. ne sont plus décidés, choisis, validés par le peuple souverain (et là il y a bien du travail dans notre propre démocratie !!). – je ne dis pas ici qu’il ne faut jamais « désobéir », volontairement, de manière assumée pour montrer sa désapprobation, la « désobéissance civile » est parfois nécessaire et utile, mais partir sur ce point nous entrainerait encore loin… et j’ai déjà beaucoup de choses à dire ici !! –
Homélies / Prédications et Vérité
Cette histoire a été racontée lors d’une prédication dans une église chrétienne (en l’occurrence, celle où je vais régulièrement et dont je suis membre). Connaissant bien la personne qui a prêché, je sais qu’elle n’a pas voulu complètement dire les choses dans le sens où je l’ai compris et ce que je vais dire sur la suite n’est pas le fond de sa pensée mais une interprétation possible de ces dires et qui me dérange. (Il a d’ailleurs par deux fois dit lors de sa prédication : « prenez ce qui vous parle, ce qui vous semble venir de Dieu, accepter d’être bousculé mais enlevez tout ce qui vous semble faux ou que vous ne comprendriez pas ou mal »).
Tout le problème est que le chrétien est souvent très attaché à la chairE alors que Paul nous encourage à abandonner la chair (jeu de mots, certes, mais qui au-delà de la blague me semble fort à propos ). La personne qui prêche, étant censé amener un message venant de Dieu, on a du mal à le contester, le critiquer (au bon sens du terme), le questionner,… et on prend souvent les choses comme « parole d’évangile » (c’est le cas de la dire !! Je reviendrai un jour sur la bible et son contenu d’ailleurs…). La hiérarchie existe bien sûr dans l’église comme dans nos sociétés et ce n’est pas vraiment une bonne chose ; il ne faut pas confondre les « responsables » avec des « maitres » (d’ailleurs les religions ont souvent eu des assemblées organisées à l’image de la société dans laquelle elle évoluait, et ce, depuis les origines ; les chrétiens, à partir des années 330 après JC, n’ont absolument pas dérogé à cette règle, bien au contraire !!).
Tout ce que j’ai écris précédemment sur le débat, l’esprit critique, le fait de rentrer dans la pensée de l’autre puis de critiquer, de remettre en questions, d’aller plus loin ou de refuser,.. s’applique aussi à une prédication ou une homélie, bien sûr et ce, grâce à ce que j’ai expliqué aussi dans un article précédent : la vérité du chrétien est unique et ce n’est pas une doctrine mais une personne « Jésus » ; ce qu’il faut rechercher par-dessus tout c’est une relation avec Dieu, à partir de là, réfléchir, questionner, …n’a pas à nous faire peur !! D’ailleurs, Jésus, qui enseignait surtout en parabole, ce serait peut être arrété à l’histoire du départ et aurait laissé les gens réfléchir et en tirer des conséquences !! Quel pédagogue ! Quelle confiance en l’esprit critique humain ! (oui c’est mon modèle, j’adore sa façon d’agir… mais il faut lire et se faire sa propre opinion et ne pas gober ce que d’autres disent de lui en le caricaturant souvent ou en le rendant « commode » pour leur façon de voir les choses !!).
L’histoire est une histoire (oui bon…), un fait, une situation qui a eu lieu ou qui est possible (comme quasiment toutes les paraboles) ; elle entraine pleins d’interprétations et de conséquences ; et en donner une ou donner une/des conséquence(s) n’est pas donner une vérité absolue ! On me rétorquera que Jésus expliquait les paraboles à ces disciples ; certes, et souvent les membres d’une assemblée sont un peu les disciples de ses responsables (un bien ou un mal ? en tous cas à réfléchir… à creuser plus tard !), mais dans ce cas, prenez les explications des paraboles et voyez si le message de Jésus est « enfermant », précis, un brin culpabilisant,… comme ça arrive assez régulièrement chez les chrétiens !
Retour à notre histoire
De cette histoire, on peut tirer 2 conséquences :
· il faut des règles claires et appliquées ;
· il faut des « responsables » attentifs à l’application et qui appliquent eux même les lois ;
Bon.. à la lecture de ce que j’ai écris précédemment, on comprendra que je ne suis pas complètement contre, pas complètement d’accord non plus et que j’attend quelque chose de plus large. Ceci dit quand on dit ça aux gens, la plupart acquiescent (en tous cas ce fut le cas dimanche dernier et ça le serait aussi à mon avis avec la plupart des gens). La question qui vient ensuite est « quelles règles ? » « Comment vérifier que les responsables les appliquent ? »… Les conséquences données (pour ce que j’en ai compris) par le responsable qui parlait étaient, pour l’église, de cette ordre là et ensuite : « prenez la bible, les règles sont dedans »… et de prendre des exemples d’églises « permissives » ou d’églises dont les responsables n’appliquaient pas les « lois » et qui en arrivaient à n’importe quoi. Finalement dans notre France actuelle, on a les mêmes causes qui amènent les mêmes conséquences et tout ceci est finalement un problème de démocratie, un problème de « groupe d’humains »,… La grosse différence, c’est que quand on parle de foi, et surtout de religion et bien les règles sont censées être connues, fixées, non négociables, non discutables… et on peut facilement en pointer 2 ou 3 qui auront le consentement de la plupart des gens (l’adultère fut un exemple convainquant). Or, je pense que ceci va à l’encontre du message de Jésus et qu’on y revient toujours par PEUR , peur que les gens s’égarent, peur d’un manque de « sainteté », peur de ses propres défauts / travers,.... C’est d’ailleurs pour ces mêmes raisons qu’on rajoute des lois (notamment en France, des lois sécuritaires !) quand la société va mal !! (cette peur fut présente très vite, même Paul est parfois géné avec certaines églises… mais dira quand même TOUT M’EST PERMIS mais tout ne m’est pas profitable : donc à chacun de se questionner sur ce qui n’est pas profitable et non à des gens de donner des règles de conduite).
Ma vision du message de Jésus
Le fait que tout ce que je viens de signaler est très proche du fonctionnement de notre société, ne me rassure pas sur le côté « spirituel » de tels visions des choses.
Jésus comme je l’ai déjà rappelé donne UN commandement qui contient tous les autres ; et il a donné un commandement « semblable » (voir mon article précédent). Et il dira « je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir ». De cette phrase, certains en ont déduit qu’il fallait appliquer la loi et pas qu’elle découle pour nous de notre relation directe à Dieu et de notre Amour pour Lui, pour nous même et pour les autres (permise après Jésus car avant il y avait un voile dans le temple entre là où le peuple pouvait aller et le lieu saint ; inaccessible pour le plus grand nombre ! Ce rôle prépondérant du « prêtre » est resté très présent dans beaucoup d’assemblée chrétiennes d’ailleurs). Pourtant, je vois peu de chrétiens faire Shabbat le samedi, ne pas manger de porc, lapider des femmes, appliquer le « œil pour œil, dent pour dent », … Alors on me dira « non juste les 10 commandements » : que ça ?? Mais combien de société les appliquent déjà ? Et là vient pour moi la force du message de Jésus : il est d’une exigence rare car tout est du domaine de notre relation et notre amour de Dieu, des autres et de nous même !! La loi pervertie l’homme car elle est limitée et/ou impossible à appliquer et faire appliquer (quand elle devient énorme et qu’elle essaie d’être très exigeante et de traiter tous les cas) ; que l’homme peut toujours « paraître » bien selon la loi (surtout si ses travers ne sont pas « sociétalement condamnable »), qu’elle est soumise à des interprétations (« ne pas se tourner vers des idoles » pour certains peut devenir « ne pas avoir de conduite addictives,…), à des dérives, à des abus ; que l’homme peut s’en servir pour contrôler et dominer d’autres hommes (comme, par exemple, dans certaines sectes ou églises à comportement sectaires),…
Jésus donne ce commandement qui implique une bonne interprétation de la loi et qui est plus exigent car :
1. Chacun est ramené à sa relation à Dieu, à son examen personnel,… et ce n’est pas en appliquant bien quelques choses qu’on peut se dire « c’est bon ! »
2. Personne ne peut juger un autre (car justement il n’y a pas un ensemble de règle) et l’amour pour les autres, Dieu et soi est quelque chose de difficilement quantifiable ou vérifiable (faire des bonnes actions, être « tout calme », sourire, aider,… peuvent être fait dans de mauvais buts !).
3. Jésus montre que va plus loin que la loi (aimer ses ennemis, ne même pas regarder avec envie la femme de son voisin, … ) et que TOUT LE MONDE est coupable ou alors n’est pas assez exigent dans l’Amour qu’il vit !
Ce dernier point peut paraître culpabilisateur mais il est fait pour ceux qui se croient « arrivés » qui pensent être bons, et surtout qui du coup se permettent de juger les autres, de se sentir « supérieurs » et d’imposer leurs règles aux autres (comme les pharisiens de l’époque !). La mort de Jésus pardonne tous les êtres humains et enlève toute culpabilité !! Le but n’est pas d’ « être bien » mais de vivre une relation d’Amour la plus parfaite, intime et exigeante possible !! Ce n’est pas notre bonne volonté, notre mérite, notre force qui nous affranchi mais notre relation à Dieu ! C’est en le recherchant et en recherchant l’Amour que nous devenons « saints » et non en « paraissant » des hommes biens.
Retour à notre prédication
Une mauvaise (selon moi) compréhension de tout ça et/ou une peur que les gens s’égarent amène très vite à du légalisme ou a des phrases du type « on dit souvent l’Amour de Dieu, oui mais bon ce n’est pas suffisant ; il est aussi juste »… Ce qui va à l’encontre de « Dieu EST amour », « Celui qui aime est né de Dieu et connait Dieu » et de ce que dit Jésus du commandement nouveau qu’il donne qui CONTIENT tous les autres !!
Oui l’Amour suffit encore faut il rechercher un Amour véritable. Il faut sortir du cliché où quelqu’un qui aime est limite un niais, avec tout le temps le sourire, calme, … Non, Jésus s’emporte violemment contre les marchands du temple et les aime !! Il replace très correctement et à leur propre jeu les pharisiens (ce sont parmi les seuls fois où Jésus utilise les écritures de la Thorah ! Il n’en balance pas des chapitres à ses disciples, à la foule ou à ceux qu’il guérit !). Aimer c’est aussi être exigent, porter l’autre, être ferme,… mais jamais se placer « au dessus ». Si je me sers de mon autorité pour recadrer l’autre alors, surtout dans l’église, j’induis que ma vision est la bonne, que j’ai raison, qu’il faut m’écouter et me suivre,…et là cela devient un problème. « Soyez soumis LES UNS LES AUTRES » pas « certains à d’autres ». Et même de très jeunes convertis peuvent recadrer des très anciens dans une assemblée !! (en théorie… mais en pratique, on en est souvent loin !!).
Mes conséquences
On va me dire « c’est bien beau mais sans règles, c’est l’anarchie ». Bon je ne dirai pas ici que l’Anarchie est une aberration et une mauvaise chose (ce thème nécessite plus que quelques lignes… et je me suis déjà beaucoup étalé !!) mais en tous cas, je comprends que sans règle les choses peuvent être complexes ! De plus, on me dira que Paul donne des règles de conduites (d’ailleurs, il cite des choses mauvaises qui ont été reprise dans la prédication dont je parle et qui condamne par exemple… les efféminés !! bon c'est-à-dire ? ) ; il dit par exemple que les femmes doivent se taire et porter le voile dans l’assemblée , fort heureusement ceci n’est pas (plus) appliqué dans de nombreuses assemblées (je n’ai rien contre le voile mais contre l’obligation de la porter !! D’ailleurs si une femme musulmanne venait dans une église chrétienne, les avis des gens seraient intéressants à écouter !!) et c’est incohérent avec un autre passage où il dit « dans l’esprit il n’y a plus ni hommes ni femmes, ni serviteur ni maitre,… » . A moins que les églises à qui il impose cette règle ne vivent pas en « esprit », ce qui n’est pas dans la bouche de Paul (et dans la mienne) leur faire un compliment !!
Il s’avère que Paul écrit à des assemblées et il écrit des choses différentes (même si l’esprit reste souvent le même) à différentes assemblées !! Il écrit même à Thimothée, son « disciple », celui qu’il « forme » et prépare à prendre sa suite. Et il donne à chacun ce qui lui semble bon ; nous devons, nous, nous servir de ces exemples pour avancer, comprendre l’esprit dans lequel ces choses sont faites,….
Le « bon » fonctionnement d’une assemblée
Une assemblée est une société, elle doit avoir des règles, des codes,… ses responsables doivent les appliquer et faire en sorte qu’elles soient appliqués… je pense que les assemblées chrétiennes doivent être démocrates, que les gens doivent être responsabilisés, doivent avoir un impact sur le fonctionnement, les règles,… que les responsables doivent être choisis par les membres et qu’ils ne doivent pas être immuables, avoir toujours raison, … et si l’assemblée se « plante » (grande peur de beaucoup) et bien il vaut mieux que ce soit en concertation, en groupe, qu’en suivant une personne ou une poignée de personne qui ont autant de chance de faire planter tout le monde (voir plus selon moi). De plus, cela responsabilise chacun et évite les boucs émissaires. Combien de fois, j’ai vu des gens donner les pleins pouvoirs à des responsables, même personnellement, les laissant diriger et conditionner leur propres vies et, quand ce responsable fautait, tombait, … les entendre se plaindre !! « Il avait la main mise sur nous » mais souvent c’est nous qui laissons faire et incitons même !! Je ne dis pas qu’il n’y a pas de gourou et autres mais, hormis des cas particuliers, le choix est souvent laissé et il faut toujours plutôt regarder sa responsabilité que celle de l’autre (la poutre dans notre œil avant la paille de l’autre !!).
De plus, pour ceux qui croient au diable (je ne parlerai pas ici de ce sujet, long et très complexe…mais donnerai entre parenthèse une autre vision possible, complémentaire), il est évident que « donner les pleins pouvoirs à un homme » fait que Satan va l’attaquer en priorité (qu’il va de toute façon devenir vite trop orgueilleux, c’est dans la nature de l’être humain, comme la soif de pouvoir, donc si on l’encourage….. !!) et que si sa chute entraine un dérèglement complet de l’assemblée et une chute de beaucoup de membres, il va devenir une priorité !! Le « mal » va s’acharner plutôt contre lui (ou notre attitude va le pousser à rentrer dans des travers quand bien même cette personne cherche à les éviter !). Personne n’est parfait et tout le monde, même le meilleur, même choisi par Dieu,… peut tomber ! (la bible regorge d’exemple). Et je pense que c’est parfois saint qu’une personne tombe ou un groupe de personne quand ils ont ou prennent ou qu’on leur laisse un trop grand pouvoir ! (car c’est un péché – au sens ou ça coupe la relation avec Dieu, les autres ou soi - pour l’assemblée, pour les membres et pour les responsables).
Les « règles »
Je suis donc pour une « démocratie » dans l’assemblée (en même temps, encore une fois, c’est le système dans lequel on essaye de vivre en France !!) MAIS les règles ne sont pas DIVINES !!!! Tout ce qui est bon pour une assemblée n’est pas un ensemble de choses que tout « bon chrétien » doit appliquer !! C’est un code au sein de l’assemblée et que chacun accepte et applique si possible dans sa vie, au moins au sein de l’église ! (on ne fume pas dans une église, on ne le faisait pas au temps où c’était autorisé dans les lieux publiques ; pour autant des chrétiens fument !!).
Pour prendre un exemple, dans une église, dès qu’il y avait un repas organisé, il n’y avait jamais d’alcool. Jamais. Un jour, quelques uns se sont posés la question et d’autres se sont offusqués de ce questionnement « ben non c’est interdit, ce n’est pas bien,… ». Après un peu de recherches, ils se sont aperçus que, dans cette assemblée, par le passé, plusieurs membres étaient d’anciens alcooliques et avaient décidé, pour les aider et ne pas les inciter, de s’abstenir d’en prendre lors des repas partagés ensemble (pour ne pas être une « occasion de chute »). Cette « règle » était très bonne, compréhensible, louable,… mais n’avait plus aucun sens dans la situation actuelle. Et le vin repris sa place lors des repas (ouf !! un bon fromage avec du vin quand même !! et puis en tant que Chrétiens, pas d’alcool et surtout pas de vin… c’est abusé !! lol) .
Si demain, des membres d’un assemblées sont très touchés par l’écologie, ils feront appliquer des choses en ce sens dans leur assemblée et c’est très bien, mais pour autant on peut sensibiliser des gens à cette causes, montrer que cela peut être un péché (destruction de l’œuvre de Dieu donc… limite pour vivre une réelle relation d’Amour avec lui), … mais ne pas dire ensuite « si tu ne fais pas ça, tu n’es pas chrétien » ou tout autre culpabilisation même (et surtout) indirecte dans ce sens (en général, il y a beaucoup de gants de mis mais me résultat est le même)!!
Bilan
Ce que je viens de (amplement !!) développer me semble assez fondamental ; c’est aussi une des raisons pour laquelle certains sujets sont rarement discutés et débattus dans l’église (politique, économie, écologie,…), parce qu’on ne peut soi disant pas amener une « parole de Dieu », une « Vérité » ; or c’est le cas sur presque tous les sujets !! Ou alors on a une seule prédication à faire : raconter la vie de Jésus, le sens de ce qu’il est venu faire, le « chemin » vers Dieu qu’il est… et basta !!
Tout ce que je dis (je le redis encore) n’est bien sur pas la vérité, ni des vérités, mais une piste de réflexion, le fruit de mes lectures, de mes pensées, de mes discussions et surtout de ma relation à Dieu ; et bien sûr il faut peser, réfléchir, accepter de rentrer dans ma vision des choses pour la critiquer (de façon constructive), la remettre en question, etc…